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16/02/2007

Gratuit

Un gratuit nommé "matin plus", qui stipule sur sa page de garde de ne pas le jeter sur la voie publique, humilité ultime, vient de publier un article hilarant intitulé "les dents de la mer en Floride" (??? ). D'après ce quotidien, le danger chez le requin ne viendrait pas forcément de la morsure, mais aussi de l'aileron "qui peut être aussi tranchant qu'une lame de rasoir". L'aileron de requin serait donc le symétrique du moteur de hors bord, les rotations en moins. Un cutter aquatique qui fendrait la surface,comme du beurre. C'est drôle, c'est frais, c'est gratuit. Nul doute, cette presse est vraiment indépendante.

14/02/2007

Un requin blanc affectueux

La sharkuterie a un an. Déjà. Inutile de répéter à cette occasion les constatations de la nouvelle année. En guise de cadeau d’anniversaire, je préfère vous offrir mes conclusions sur une drôle d’histoire de requin pris d’affection pour un être humain.

Une rumeur persistante dans le subaquatique virtuel voudrait qu’un requin blanc se soit pris de sentiments pour un de ces marins embarqués à bord d’un des charters touristiques qui les appâtent chaque jour autour de l’île de Catilina, en Nouvelles Galles du Sud (c’est en Australie).

Peu probable. C’est le moins qu’on puisse dire.

Les requins blancs patrouillent un territoire immense et ne restent guère plus d'une semaine dans une endroit donné comme Catilina; même s'ils y reviennent une ou deux fois par an Pas vraiment le temps de nouer une relation durable.. Je ne connais pas l'Australie, mais c'est le comportement qu'on observe chez les blancs "sud-africains", qui d'ailleurs visitent aussi l'Australie.

Comme toute rumeur, cette nouvelle s’est auto-générée. J’ai d’ailleurs assisté personnellement à ses débuts sur la toile : au commencement fut une citation venue d’Australie qui se référa rapidement à un site français qui soi-disant propageait l’information et dont les australiens se sont fait l’écho. Rapidement des Français ont fait à nouveau fait référence à cette nouvelle venant des antipodes. On pourrait appeler ça le double effet boomerang.

En moins de temps qu’il n’en faut à un caméléon pour replier sa langue, les sites du monde entier se sont référés à cette nouvelle.

Aucune vérification, juste la pure joie de croire, de voir blanc quand on vous a pendant aussi longtemps dit noir. Une rumeur ne se diffuse jamais en fonction de sa véracité, mais de l’envie que l’on a d’y adhérer. Les requins blancs, de ce que j’en sais, ne sont que rarement affectueux. Mais il faut voir. ..

Il existe certes certains spécimens que l’on pourrait qualifier d’amicaux, mais un ami à moi vous dirait que c’est un jugement relatif. Ils ne sont pas plus amicaux que d’autres sont agressifs. Le requin blanc est un requin auquel on prête beaucoup d’intentions. En plus de 3500 plongées au sud de Durban, cet ami n’en a rencontré en tout et pour tout que cinq, alors même que ces eaux en sont dites infestées. Six peut-être, mais il n’en est pas complètement sûr. Ce dernier spécimen s’étant planqué dans les coulisses de la visibilité, lors du sardine run 1999. Une fois seulement, un de ces requins s’est intéressé à lui. Etait-il agressif pour autant ? Ce doute lui valut une longue attente au fond qui lui coûta 20 minutes de palier qu’il s’empressa d’ignorer en la présence de cet encombrant visiteur. En surface, on se sort plus souvent d’un accident de décompression, aussi grave soit-il, que d’un choc avec un camion hérissé de lames de rasoirs qui se prend pour Appollo 16 au décollage. Il en fut quitte pour aller faire son pallier un kilomètre plus loin.

Une autre connaissance, experte en grands blancs celle-ci, m’a un jour expliqué comment étaient obtenues les photos, impressionnantes, que l’on trouve d’apnéistes sans cage faisant face à cet animal.

Se mettre à l’eau en présence d’un grand blanc suppose que soient réunies bien des conditions qui ne s’obtiennent que rarement. Il n’est pas dit que la chose soit forcément si dangereuse que cela autrement, mais personne n’a tenté le coup.

Quand la visibilité est bonne et seulement quand la visibilité est bonne, que le requin est coopératif, alors seulement la dispense de cage est envisageable. On peut alors enviager de se mettre à l’eau. A condition là encore qu’un second marin se poste en hauteur pour guetter la présence d’un éventuel second visiteur. Le requin blanc comme le léopard chasse à l’affût. Pas de quoi généraliser donc. Ces situations sont assez exceptionnelles, surtout quand cherche à le rencontrer sur son terrain de chasse, après lui avoir fait miroiter un morceau de thon dans une eau saturée d’odeurs de poissons.

J’ai cependant entendu dire que certains requins témoigneraient parfois de ce qui pourrait être pris comme de l’affection.

Gary Adkinson m’a affirmé qu’un jour, à Walker’s Cay, la plus massive des femelles bouledogue qui patrouille les côtes de l’île est venue se frotter à une plongeuse particulièrement confiante. D’après lui, cette jeune fille aurait bénéficié d’une aura qui lui confèrerait un pouvoir particulier sur les animaux en général et sur les requins en particulier. Entre femelles, on s’entend parfois. Etait-ce pour autant des marques d’affection ? J’en doute car Gary Adkinson n’est pas dépourvu d’un certain mysticisme enthousiaste.

Ce que je pense, c’est que si les requins n’ont pas changé radicalement de comportement pendant plusieurs millions d’années, c’est sans doute parce que celui-ci les a protégés. Leurs gestes d’agressivité d’hier se sont juste transformés aujourd’hui en gestes affectueux, à nos seuls yeux.