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06/06/2006

D'en haut

A tous ceux qui regardent la mer d’un bateau, la surface apparaît comme une frontière sans poste, voûte plus ou moins céleste et d’autant plus mystérieuse qu’ils la regardent d’en haut. Ils ne peuvent s’empêcher de se considérer comme des dieux, vivant au-delà du ciel, contemplant la surface comme une frontière infranchissable. Leurs fils de pêche articuleraient, s’ils y croyaient, des marionnettes situées de l’autre côté de cette fenêtre qui sont pour les habitants d’en bas un miroir désespérant.

Emportés par leur propension à l’analogie, ils en viennent naturellement à penser que la surface, étant un plancher pour eux, doit nécessairement être un ciel pour les autres. Ceux d'en bas. La parenté entre les habitants de la surface et ceux des cimes serait si évidente que vous ne me croiriez pas. Un Longimanus ne possède t-il pas des nageoires dont l’assise rappelle celle d’un F-16?

Un aileron de requin qui dépasse n'est qu'une moitié, une moitié de ce que nous ne voyons pas mais qui nous fait peur. Quand même, un peu.

Un homme qui nage pourrait facilement et imperceptiblement opérer un renversement mental semblable. Il lui suffirait de regarder vers le fond tout en se croyant en dessous.

Son tuba aspirerait de l'eau et il se sentirait bien.