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25/01/2011

Plongée N°3 : La Nevera, Malpelo, Colombie, le 16 Novembre 2010

 

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Un groupe de requins marteaux passant devant l'observatoire de La Nevera

 

 

 

La Nevera, qui signifie le réfrigérateur en espagnol, est située sur le côté ouest de l’île de Malpelo, au large de la Colombie. De tout mon séjour, j’ai dû plonger au moins 5 fois à cet endroit. Il faut reconnaître que c’est là que le flux de requins marteaux est le plus constant. Certes, on voit des marteaux un peu partout à Malpelo, mais nulle part avec la même régularité qu’à la Nevera. Tout du moins, pendant mon séjour.

Lors de ma première plongée sur ce site, il y avait un peu de courant et je me laissais entraîner trop rapidement hors de la zone la plus intéressante. Pas besoin de couvrir beaucoup de distance à la Nevera. Je devais l’apprendre par la suite.

La dépose se fait assez près de l’île. A une dizaine de mètres de la falaise. A flanc d’abîme. De là, on descend directement jusqu’à 25m pour trouver la pente de la montagne que l’on suit aussi longtemps que l’on veut. A 35 m la pente s’adoucit et fait place à une étendue de sable qui descend. Je ne sais pas jusqu’à quelle profondeur.

Je descendais jusqu’à 40 m pour apercevoir deux ou trois marteaux qui tournaient au dessus du sable. L’un s’approcha doucement. Il dodelinait de la tête comme pour mieux se faire filmer. Pour mieux se faire nettoyer en fait, car la Nevera, comme Malpelo en général est une station de nettoyage, un endroit de repos pour les marteaux. Ils ne s’approchent pas du récif pour se nourrir, on les voit souvent nager dans le sens du courant, chose que ne fait jamais un requin en mode chasse.

Distinguant d'autres requins un peu plus loin, je poursuivais tout en filmant jusqu’à 45/50m, accompagné par un plongeur italien, mais laissant derrière moi ma femme que son Suunto Vyper n’autorisait pas à descendre plus bas. Ce fut alors « comme une apparition ». Un mur de requins marteaux se dessinait devant moi à une vingtaine de mètres. L’heure de pointe ? Il s’agissait de tout un groupe de petits spécimens (1m50/2m)). Il devait y en avoir entre soixante et quatre-vingts. Peut-être plus, impossible à dire, la visibilité ne me permettant pas de voir au-delà. Hélas, le flot de requin se tarît un peu vite. Alors que je me mettais déjà dans la peau d’un piéton s’apprêtant à regarder passer Pari roller un vendredi soir d’été, quelle ne fut pas ma déception de les voir repartir aussi vite qu’ils étaient venus. Le tout dura quelques poignées de secondes, pas plus. Ils disparurent au delà du rideau de la visibilité, au dessus du sable, comme des fantômes. L’instant d’avant, ils étaient partout et, tout à coup, il n’y en avait plus un.  Ils s’en étaient allés comme un seul requin, parfaitement synchronisés.

Quoiqu’il en soit, j’étais déjà  entré en décompression d’environ 7 mn et il était grand temps d’amorcer la remontée. Pas vers la surface, je vous rassure, mais vers l’observatoire. Nous remontâmes l’étendue de sable vers la paroi rocheuse, récif côté gauche, pour aller nous installer à l’observatoire. L’observatoire, c’est le lieu où il faut être à la Nevera. Il s’agit d’un promontoire rocheux donnant sur le bleu, situé à entre 20 et 25, qui a le bon goût de comporter plusieurs roches plates sur lesquelles les plongeurs peuvent s’installer. Une fois en place il n’y a plus qu’à attendre en regardant arriver le trafic sur sa droite. Je m’installais, retrouvant là deux autres plongeurs espagnols qui filmaient un documentaire. Nous restâmes quelques minutes, le temps de voir passer deux petites formations de trois puis six requins marteaux. Le nombre était compensé par la taille des animaux qui était nettement plus imposante que celle du groupe rencontré plus bas. Mérous et carangues, nous tinrent compagnie entre les passages. Les minutes de décompression s’empilant les unes sur les autres, je décidai de rentrer, laissant à mon plus grand regret mes collègues espagnols avec un troisième groupe de 4 marteaux qui passaient.

Mon compagnon italien me suivait et nous aperçûmes alors à 10/15m, notre palanquée de départ (pour votre information chaque plongeur possédait un système de localisation permettant de signaler sa position à son buddy et au bateau en cas de difficulté). En remontant j’aperçus le long de la paroi un requin à pointe blanche qui ne justifiait pas à un arrêt. Arrivé à 10m nous nous éloignâmes de la paroi et commençâmes, un palier de 14mn. Au bout de dix minutes, nous fûmes gratifiés de la visite d’un banc de thons albacores. Il devaient être environ 300 et défilèrent sous nos yeux sans s’attarder.

En sortant de l’eau, je souriais. J’avais dû voir pas loin d’une centaine de requin en une plongée.

Plongée extraordinaire ? Sans doute. On vient à Malpelo pour ses bancs de marteaux notamment et j’en avais aperçu un. Mais on attend tellement de Malpelo que je restais un peu sur ma faim. Combien y avait-il de requins dans ce groupe rencontré en bas ? Il n’avait peut-être manqué qu’un peu plus de visibilité pour en distinguer une centaine de plus. 

 

 

Commentaires

Bonjour.
Un court coucou pour vous dire que vos publications sont top !
Bonne continuation

Écrit par : Plombier marseille | 25/02/2011

Il faut en profiter tant que cela est possible, vous décrivez très bien vos plongées, étant plongeur moi même en vous lisant je suis sous l'eau. Vraiment bravo pour votre site.

Je veux aller à Malpelo maintenant :)

Écrit par : Vanalderweireldt Benoît | 05/04/2011

Les commentaires sont fermés.