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07/08/2007

Shark Spotting

Je viens d’apprendre que ces derniers mois à Cabo Catoche au Mexique avait été observée la plus grande congrégation de requins baleines jamais vues. Entre 800 et 1400 individus, apparemment (c’est le moins que le puisse dire). En tous cas, c’est ce que disent les scientifiques qui les ont observés.

Une nouvelle merveille de la Nature ?

Sans doute pas.

Car dans deux ans, des bateaux de pêche venus de tous les pays pointeront leur museau pour ratisser en bordure des eaux territoriales mexicaines ces ressources qui ne leur appartiennent pas. Les scientifiques qui croient protéger la Nature attirent souvent les massacreurs. Les écologistes sont des indics.



Une fois, à Pemba, au large de la Tanzanie, j’eus cette sensation. Nous venions de plonger sur un point appelé Manta Point à la tombée de la nuit et, le lendemain matin, au réveil, nous découvrîmes que les locaux avaient jeté un filet en travers même de ce point du récif.

Protea Banks a d’abord été signalé par des pêcheurs. Ils ont sans nul doute d'abord été des découvreurs, mais aujourd’hui, ce sont les plongeurs qui leur révèlent des secrets qu’ils ne devraient pas connaître. Les pêcheurs, désormais à la traîne, sont les principaux acheteurs des caméras sous marines ultra-perfectionnée que nous montrent certains documentaires.

Récemment deux conserveries se sont ouvertes dans le Cap Est pour traîter les prises liées au Sardine Run. Nul ne peut m’empêcher de penser que la médiatisation de l’évènement a un peu exposé ces poissons.

Ceux qui se sont émerveillés devant la vie marine en un certain moment en un certain endroit devraient se taire. Pour ne pas ébruiter l’information. Comme pour un restaurant qui gagnerait à n’être dans aucun guide.

01/01/2007

Une bonne année et plein de requins

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Les mentalités changent.






Vous êtes de plus en plus nombreux à vous rendre régulièrement à la sharkuterie dont le contenu est variable ou plutôt fluctuant (une fluctuation concerne un liquide et le terme est donc clairement plus approprié à un site s‘intéressant aux requins).

Les choses ont un peu changé cette année. Un peu seulement car le futur prend toujours son temps. Pas de mesures de protection radicales, mais une conscience de plus en plus répandue de toutes les menaces qui planent sur nos amis les élasmobranches. Certains disent qu’il est plus facile de mobiliser autour du requin, qui attise nos peurs, que de certaines grenouilles anonymes, ignorées et pourtant menacées. Certes, mais les fantasmes qui génèrent cette mobilisation sont les mêmes que ceux qui causent la perte de cette espèce. Les pêcheurs au gros qui tentent de résoudre leurs problèmes de bites avec une longue canne à pêche qu’ils calent dans un étui pénien afin de pêcher un animal qu’ils n’oseraient pas affronter dans l’eau, comme les long-liners qui pour fournir le marché asiatique d’aphrodisiaques s’attaquent au même problème à beaucoup plus grande échelle, répondent finalement à la même demande. Qu’il soit capturé par des artisans ou des industriels, le requin est finalement toujours une prise accidentelle.

Et puis les grenouilles… vraiment…

La seule question qui se pose finalement aujourd’hui, leitmotiv de la conscience environnementale actuelle, est « comment ? », et non plus « Pourquoi ? ». Que faut-il faire ? C’est la question à laquelle tentera de s’atteler autant que possible la sharkuterie en 2007 avec toutefois une intuition pessimiste sous-jacente: si les requins s’en sortaient et pas nous. Ils étaient là avant, ne pourraient-ils être là après ?

L’année prochaine, c’est peut-être eux qui nous souhaiteront une bonne année. En même temps, ce n'est pas leur genre.