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20/12/2011

Protection des requins : une lueur d’espoir en 2011

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Je me souviens avoir écrit un post, comme cela en fin d’année, il y a trois ou quatre ans intitulé « This is the end », assez pessimiste et résigné. Je ne voyais à l’époque encore aucun espoir de sauver les requins. La protection s’organisait assez peu intelligemment et on ne s’attaquait alors pas vraiment au problème de la consommation d’ailerons.

Il semblerait que l’année 2011 marque un véritable changement à ce niveau-là. En 2011 plusieurs municipalités et provinces, en Amérique du Nord notamment on interdit le commerce et l’importation des ailerons de requins. San Francisco, la Californie, Toronto, le Mexique. Ca commence. De nombreuses campagnes ont été menées à Taiwan, Hong Kong et en Chine pour sensibiliser les consommateurs. Des initiatives ont été prises pour inciter les jeunes mariés à se passer de la fameuse soupe traditionnelle lors leur mariage.

On dit que le commerce des ailerons de requins aurait baissé de 15% cette année sur le marché asiatique. Tout espoir n’est donc peut être pas perdu.

Bonne fin d’année à vous tous. En ce qui me concerne 2011 fut une année « requinless » et je n’aime pas beaucoup ça. Je me rattraperai en 2012. L’occasion d’aller collecter quelques informations pour de futurs articles.

14/03/2009

This is the end

Une bien triste nouvelle m’est parvenue ces derniers jours. Alors que j’écrivais à Trevor Krull pour l’informer de mon intention de plonger avec lui sur Protea Banks au mois d’Avril, ce dernier me fit savoir qu’il avait cessé son activité sur ce récif qu’il avait été le premier à explorer en dessous de la surface, en tant que pêcheur sous-marin en 1993. Il fut également le premier à le faire découvrir à d’autres plongeurs à partir de 1994 à la tête d’African Dive Adventures qu’il revendit ensuite à un abruti dont j’ai oublié le nom, avant de revenir en 2002 pour travailler dans l’opposition.

Protea Banks était pour moi la Mecque de la plongée avec les requins. Le nombre et la variété d’espèces que l’on pouvait y observer étaient impressionnants. On y rencontrait régulièrement, au gré des saisons, requins marteaux halicornes, requins du zambèze (requins bouledogue), requins taureaux, requins tigre, requins à pointe noires, requins cuivre, requins sombres et beaucoup plus rarement requins blancs. Occasionnellement, on y vit aussi requin pélérin , requin baleine, requin mako et requin renard.

Mais ce qui faisait le caractère unique de Protea, c’était avant tout le requin du Zambèze. Protea était probablement le seul récif d’Afrique du Sud sur lequel on pouvait observer de la façon la plus certaine cet animal emblématique des côtes de l’Afrique Australe. Certes on peut toujours l’observer ailleurs, mais jamais plus on ne verra les congrégations qui peuplaient alors Protea Banks.

Protea était la ruche longtemps inconnue d’où venaient tous ces requins qui provoquèrent la panique sur les plages d’Amamzintoti dans les années 50, puis dans les années 70. Ce sont eux qui provoquèrent ce besoin chez les nageurs de se cacher derrière des filets meurtriers, alors même qu’il leur aurait suffit d’aller nager ailleurs.

Alors qu’il arrivait encore en 1999 d’apercevoir une quarantaine de requins du zambèze par plongée, on n’en voit plus aujourd’hui dans les bons jours qu’un ou deux. Les longliners et les filets se sont occupés du gros du ménage, les pêcheurs au gros, ont enlevé la poussière qu’il restait dans les coins.

Si je vous parle aujourd’hui de ce récif au passé, c’est que pour moi il n’existe plus. Le Protea que je viens de vous décrire, n’est hélas plus qu’un souvenir. Protea n'est pas Protea sans Trevor et ces requins, qui portent le nom de son chien.

C’est pourquoi je vais aller les voir à Ponta, au Mozambique, en espérant qu'ils soient encore un peu là, mais pour combien de temps.

11/01/2007

Un grand blanc qui en dit long

La blancheur est un signe : c’est l'approche de la mort, de la douleur, de la disparition. C’est la couleur de la réalité nue, de l’absence qui est toujours un brouillard qui s'étire vers le sud. Blanc cassé, mort vivant.

Certaines modalités de la perception visuelle génèrent d’autres perceptions, auditives, qui vont dans le même sens. La blancheur dans la voix invite à remplir le silence qu'elle nous livre.

Il y a des blancs qui en disent long, comme des requins de six mètres.

01/01/2007

Une bonne année et plein de requins

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Les mentalités changent.






Vous êtes de plus en plus nombreux à vous rendre régulièrement à la sharkuterie dont le contenu est variable ou plutôt fluctuant (une fluctuation concerne un liquide et le terme est donc clairement plus approprié à un site s‘intéressant aux requins).

Les choses ont un peu changé cette année. Un peu seulement car le futur prend toujours son temps. Pas de mesures de protection radicales, mais une conscience de plus en plus répandue de toutes les menaces qui planent sur nos amis les élasmobranches. Certains disent qu’il est plus facile de mobiliser autour du requin, qui attise nos peurs, que de certaines grenouilles anonymes, ignorées et pourtant menacées. Certes, mais les fantasmes qui génèrent cette mobilisation sont les mêmes que ceux qui causent la perte de cette espèce. Les pêcheurs au gros qui tentent de résoudre leurs problèmes de bites avec une longue canne à pêche qu’ils calent dans un étui pénien afin de pêcher un animal qu’ils n’oseraient pas affronter dans l’eau, comme les long-liners qui pour fournir le marché asiatique d’aphrodisiaques s’attaquent au même problème à beaucoup plus grande échelle, répondent finalement à la même demande. Qu’il soit capturé par des artisans ou des industriels, le requin est finalement toujours une prise accidentelle.

Et puis les grenouilles… vraiment…

La seule question qui se pose finalement aujourd’hui, leitmotiv de la conscience environnementale actuelle, est « comment ? », et non plus « Pourquoi ? ». Que faut-il faire ? C’est la question à laquelle tentera de s’atteler autant que possible la sharkuterie en 2007 avec toutefois une intuition pessimiste sous-jacente: si les requins s’en sortaient et pas nous. Ils étaient là avant, ne pourraient-ils être là après ?

L’année prochaine, c’est peut-être eux qui nous souhaiteront une bonne année. En même temps, ce n'est pas leur genre.