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20/05/2009

Le requin transactionnel

Il existe un requin très agressif et méconnu, le requin transactionnel.

Il pense ne pas aimer mordre, mais ne peut pourtant s’en empêcher. Son aileron dorsal penche à droite. Certains disent qu’il est en berne, d’autres ne le remarquent pas.

 

Requin du large, une irrésistible envie le pousse pourtant vers le bord. Attiré par les jambes de belles nageuses, il ne peut s’empêcher de s’en approcher.

 

Pourtant à chaque fois qu’il mord, il se sent irrémédiablement pris de remords et se met à perdre du sang, comme s’il se le reprochait.

 

De chacun de ses ailerons s’échappe un large filet rouge que d’aucuns qualifieraient de saignement à flots.

 

C’est alors que le requin transactionnel finit par mériter son nom. Il prend soudain conscience que c’est finalement lui-même qu’il a mordu, que c’est lui même qui saigne et que c’est lui même qui tôt ou tard devra se sauver vers le large.

 

On devrait interdire les jeux aux requins qui ne pensent qu'à eux-mêmes.

 

06/05/2009

Tous les requins Tigres ne se valent pas

 

La première fois que j’eus la chance de voir un requin tigre, c’était un jeune de 2m, à peine  Il me rendit visite au palier, remontant la colonne d’eau attisé par la curiosité qui est le propre de cet âge. Je le pris tout d’abord pour un requin du zambèze, puis apercevant les rayures marquées qui caractérisent les jeunes spécimens (contrairement aux rides, les rayures du tigre s’estompent avec l’âge), je ne pus m’empêcher de nager dans sa direction, ce qui eut pour effet immédiat de le faire fuir à tire de nageoire. Un petit requin tigre, mais un requin tigre quand même. Et un tigre en Afrique, ça reste étonnant.

 

 

Plus tard, j’eus l’occasion de voir d’un coup bien d’autres requins tigres, beaucoup plus gros et de beaucoup plus près (n’y voyez pas de relation de cause à effet), mais ce ne fut pas pareil.  Ils étaient appâtés, accessibles au premier ukrainien venu, qui les prenaient à s’y méprendre pour des tchétchénes soumis. On n’aurait plus l’idée (même si on l’a eu au début du siècle) d’attirer des lions dans une réserve en leur offrant de la viande, alors pourquoi la même idée ne nous dérange t-elle pas en immersion?

 

Ce shark feeding était très bien préparé, sous la superivsion des équipes de Mark Addison. Il vaut mieux avec un tigre. Ce n’est pas toujours le cas. Un accident mortel est survenu aux Bahamas cette année et un autre est en préparation, puisqu’un abruti nommé Eli Martinez s’amuse à nourrir ces requins à la main. Nul doute que leur mauvaise réputation en sortira tôt ou tard renforcée pour de très mauvaises raisons.

 

C’est pourquoi je pense qu’il faut s’abstenir de participer à ce genre d’opération, d’autant plus que voir un requin tigre dans ces conditions revêt un petit côté zoo assez déplaisant.

 

A l’inverse, rien ne remplace le plaisir que procure l’arrivée surprise et naturelle d’un spécimen de quatre mètres, comme j’ai eu l’occasion d’en voir un récemment sur Pinnacles à Ponta d’Ouro au Mozambique.

 

En plongée, c’est l’attente qui est magnifique. Et quand celle-ci se dissipe dans la lassitude ou la torpeur, une bonne surprise rayée vient parfois la couronner.