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28/11/2012

Un requin blanc à La Réunion : c'est possible

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Comme vous le voyez sur cette capture d'écran du shark tracker d'Ocearch, un des 35 requins marqués par l'organisation entre mars et juin, se promène non loin de La Réunion (tout est relatif), en tout cas sous les mêmes latitudes.

C'est donc possible, ce dont certains doutait, mais qui ne m'étonne pas puisqu'on les aperçoit aussi, bien que rarement au Mozambique, en Floride et en Nouvelle-Calédonie. Le mythe du grand blanc dissuadé par l'eau chaude est donc définitivement dissipé.

On nuancera néanmoins le propos. En 6 mois, seulement deux des requins marqués sont remontés plus haut que la frontière du Mozambique et de l'Afrique du Sud.  On comprend donc qu'une rencontre soit encore plus improbable, mais tout aussi possible.

14/09/2012

Les déplacements de la population de grands requins blancs sud africaine : premières observations à partir du Shark Tracker Ocearch

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                                               Maureen, le 14/09/2012

 

Il y a de cela quelques temps, je vous parlais du Shark Tracker lancé par Ocearch, plus connus comme les sharkmen de National Gegraphic, inventeurs de la première émission de télé réalité requinesque.

Mais tout d'abord, Je voudrais attirer votre attention sur quelques limites du Shark Tracker, peut être inhérente à l'idée même de data visualisation qui se fait si bien passer pour la réalité. Il ne faut jamais oublier que la data visualisation est et restera toujours une forme d'interprétation des data, parfois trompeuse.

Je m'explique. On peut visualiser grâce aux Shark Tracker ce qui se fait passer pour l'itinéraire d'un requin, représenté par des segment reliant chacun des Ping de celui-ci (le ping est le moment/point où son aileron fend la surface et permet au transmetteur qui a été fixé dessus de le localiser, pour peu qu'un satellite se balade pas trop loin de là au même moment ). Or il y a bien souvent des intervalles de plus d'un mois, entre deux ping ! Parfois on s'en rend compte parce qu'en un mois le requin s'est énormément dépacé, d'autres pas, car le ping suivant, bien que très éloigné dans le temps est très proche dans l'espace.

Entre deux ping espacés d'un mois, le requin a dû faire bien des aller et venues non linéaire et autres divagations que le tracker ne perçoit pas. (Le problème avec les requins c'est qu'il n'ont pas forcément besoin d'aller à la surface pour respirer).  Peut être voyage t-il énormément entre deux ping espacés dans le temps, mais reste en profondeur. Qu'y fait-il ? Peut être se met -il en mode charognard pour rechercher les carcasses de cétacés morts (Ne l'a t-on pas observé à Hawaï à plus de 450m de fond!) ? Entre autre.

Une autre observation. Ce sont les femelles qui font les plus longs périples. En effet, cinq individus sur 34 à ce jour on fait des périples les éloignant de plus de 800 km des côtes. Il s'agit de cinq femelles. On constate une grande variété de destinations dans ces périples. L'une a remonté la côte atlantique jusqu'en Namibie, l'autre est allée se promener au Mozambique puis à Madagascar et se trouve maintenant a quasi équidistance de sa position de départ en Afrique du Sud et de l'Australie (sa dernière position qui d'aujourd'hui, alors qu'elle était silencieuse depuis le 13 août ! Si ça c'est pas de l'info frâiche !). Ira t-elle jusqu'en Australie, comme Nicole il y a 6 ans (encore une femelle cf. article  du 13/04/2006 Et si Nicole était amoureuse ?). Une troisième est partie se promener loin dans les mers froides du sud avant de retourner sur la côte sud africaine. 

A l'heure où je vous parle, une quatrième femelle trace également sa route vers le sud. Voyons si elle ira plus loin que la précédente.

Pourquoi une telle diversité dans ces périples. ? La nourriture recherchée y est sans doute pour quelque chose. On sait que les baleines à bosse viennent mettre bas dans les mers chaude durant l'hiver austral. Madagascar est à ce titre une terre d'accueil pour ces dernières. On sait également que deux fois par an, les thons se rassemblent au large du cap Agulhas et du cap de Bonne Espérance (les pêcheurs sud africains, japonais et taîwanais le savent hélas mieux que quiconque). La côte namibienne est tristement célèbre pour ces colonies de phoque dont quelques 91000 sont massacrés chaque année de juillet à novembre, car c'est la saison des petits qui représentent plus de 90% des  victimes (tiens donc, c'est peut être cela qui intéresse également les requins).

Baleines, phoques, thons, trois proies en tête de menu pour le grand requin blanc,. Trois itinéraires correspondants ? Sans doute pas exclusivement.  Les mers au sud du continent africain sont également riches en calamars et les baleines les fréquentent également. Sans compter les nombreux bancs de dauphins (notamment communs) que le requin blanc affectionne également.

Pourquoi si peu de trajets longue distance ? Je pense que cela tient aux zones de marquages elles-mêmes. Les plus gros spécimens femelles par le fait même qu'ils vadrouillent sont proprotionnellement moins présents sur les grands points de rassemblement en bord de côte que sont False, Bay, Gansbaai, Mossel Bay et Algoa Bay. Donc plus difficile à marquer. L'échelon que nous possédons n'est probalement représentatif que de cette zone.

Les males en revanche ne s'éloignent guère de la côte. Leurs besoins alimentaires ne le nécessitent peut être pas ? Peut-être sont ce seulement les femelles porteuses qui voyagent le plus ?

Une dernière remarque. A ce jour, on n'observe pas en Afrique australe de phénomènes semblables à ceux observés dans le Pacifique Est où les requins blancs mâles se retiraient au large en un endroit baptisé le "shark café" que les femelles (qui elles poussent parfois jusqu'à Hawaï) visitent de temps en temps. Il semblerait qu'en Afrique du Sud, tout se passe non loin de la côte, mais ne nous prononçons pas trop vite, le shark tracker n'est en service que depuis fin mars.

Toute ces réserves ayant été posées, je retire ce que j'avais dit dans mon précédent post où j'ironisais sur l'appli permettant de repérer les requins en temps réel (d'ailleurs elle existe déjà aux US !). Le shark tracker, c'est quand même génial. ! A bientôt pour d'autres observations, sur les traces de Maureen (la femelle qui s'est localisée en plein milieu de l'océan indien ce jour même même) ... notamment.

01/09/2011

Les requins bouledogues ne sont pas des tueurs aveugles

Le 14 juillet australien dernier, Australia Day, le 26 Janvier, des scientifiques australiens travaillant pour le Dr Smoothey ont monitoré une population de requins bouledogues qu’ils marquent en les équipant de transmetteurs depuis 2009 ( à la suite de l’attaque qui avait eu lieu de nuit dans le port de Sydney). Ils ont publié, il y a quelques jours, la carte de leurs déplacements. Les résultats sont édifiants.

 

Deux populations ont été marquées depuis 2009. D’abord dans la baie de Sydney qui devient ensuite bras de mer et s’enfonce dans un delta, puis, depuis octobre 2010 un peu plus au nord dans un écosystème qui semble proche pour celui qui regarde une carte, mais qui ne l’est sans doute pas tant que ça, vus les premiers résultats de l’étude : Clarence river. En effet sur le premier site, où environ une trentaine de requins ont été marqués (je ne suis pas sûr du chiffre exact), on ne trouve que des mâles. Sur le second site en revanche, rien que des femelles et de jeunes spécimens (25 individus marqués), ce qui est assez logique.

 

Les informations collectées lors de l’Australia Day ne concernaient donc que des mâles (mais le marquage de Clarence n’a commencé qu’en Octobre) dont la taille oscillait entre 2m20 et 2m80 environ.

 

Il s’avère que ce jour-là, au coeur de l’été austral, alors que les plages de Sydney étaient bondées, 7 requins bouledogues se sont baladés, parfois à proximité des baigneurs, sans qu’aucun incident ne survienne et surtout, c’est peut être la le plus étonnant, sans qu’aucun d’eux ne soit remarqué.

 

Cette observation m’a rappelé deux témoignages qui abondent dans le même sens. Il y a quelques années, sur la toile, je suis tombé sur un témoignage d’un plongeur américain qui disait qu’une population de quelques requins bouledogues traînait en quasi-permanence au bord d’un tombant qui créait une vague que les surfeurs affectionnaient tout particulièrement. Là encore, jamais le moindre accident. L’autre témoignage me vient du Mozambique, de Ponta Do Ouro, dont je vous ai souvent parlé. Un chauffeur de pick up m’avait confié, sans que je l’ai observé moi-même, que les enfants surfaient très souvent en compagnie de requins bouledogues et qu’ils s’amusaient même parfois à les taquiner. Si c’était mes enfants, je pense que j’aurais tout de même une petite conversation avec eux.

 

Tout ceci amène une première conclusion. Ce qui est exceptionnel, dans les zones qui constituent son habitat, ce n’est pas la présence du requin bouledogue, c’est le fait qu’il attaque (très très rarement) l’homme, alors même que leurs habitats se chevauchent plus que pour aucun autre requin.

 

Je ne reviendrai pas sur les conditions dans lesquelles un requin bouledogue peut être amené à parfois attaquer l’homme (cf. dans ce blog l’article « Dans quelles conditions le requin bouledogue risque t-il d’attaquer ? »). Ce que je veux dire ici et c’est ma deuxième conclusion, c’est que l’homme n’est en aucun cas une proie pour ce requin et que la coexistence de ces deux grands prédateurs que sont l’homme et le requin bouledogue est le plus souvent harmonieuse.

 

Je ne voudrais pas vivre dans un monde où il n’y aurait plus de requins bouledogues.

13/10/2010

Meilleures plongées, Pinnacles, Ponta Do Ouro

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas publié de post digne de ce nom. Ce n’est pas par négligence ou par paresse, juste que je n’avais grand chose à dire. L’impression d’avoir déjà abordé bien thèmes que nourrit l’actualité. Pas grand chose de neuf. Je n’aime pas reproduire les informations que l’on trouve ailleurs, métastase déplaisante de bien des blogs, tout au plus m’autorisé-je de temps en temps un point de vue propre sur une information qui ne l’est pas. Ce que je préfère cependant, c’est raconter des choses que je n’ai pas lues ailleurs, mais là encore je ne lis pas tout. Il me faut donc recharger les accus. Ce que je vais faire dans un mois, en partant plonger dans le Pacifique, histoire d’éviter les immersions dans le Pathétique. Je vais faire le plein d’histoires de requins, histoires de premières mains. Du moins, je l’espère. En attendant, pour ne pas me défausser une fois de plus, je vais vous raconter une plongée que j’ai faite l’année dernière, en 2000neuf.

Il m’est arrivé de voir plus de requins, de beaucoup plus près, mais cette plongée reste gravée car elle est si proche, si facile. Il suffit de prendre l’avion jusqu’à Johannesburg, de conduire 600 kms jusqu’à la frontière du Mozambique où vous attend un rastah local en pick up qui vous emmène 8 kms plus loin à Ponto Do Ouro. Un zodiac vous y attend.

 

 

Plongée N°4 : Pinnacles, Ponta do Ouro, Mozambique, Avril 2009

 

 

The Pinnacles. Enfin ! C’est là, à quelques encablures de la frontière sud-africaine que j’aurais dû voir mes premiers requins dans les années 90. La nature commençait tout juste à reprendre ses droits, après 16 ans d’une guerre pas très civile, et se montra à nous dans les magnifiques atours d’un très venimeux Puffadder. Les mines anti-personnel ne prenaient plus racines, mais fleurissaient encore un peu. L’une d’elles avait d’ailleurs explosé sous le 4X4 d’un ami, peu de temps avant (par miracle sans atteindre celui-ci) alors qu'il essayait naïvement de capter le réseau de téléphone portable sud africain, du haut d’une dune. J’étais alors un plongeur débutant et Pinnacles se déroba à moi le dernier jour, pour cause de mauvais temps.

 

Il me fallait donc retourner à la Pointe d’or. Retourner à Graceland (qui a changé de nom), ce bar dont les escaliers ne sont mémorables que dans un sens.

 

Le jour précédent, j’avais vu mon premier requin baleine (après tant de rendez-vous manqués) et je retournais pour la deuxième fois du séjour sur Pinnacles. J’avais déjà été gratifié de la présence de quelques requins du Zambèze, le jour précédent et j’en redemandais. Nous sortions d’une semaine de vacances des sud africains où les lieux avaient été archi peuplés de plongeurs et où le gros était parti élire momentanément domicile ailleurs. Les sud africains partis, les habitants revenaient occuper leur territoire. Nous le constatâmes.

 

Le problème, une fois les sud africains partis est de trouver suffisamment de plongeur pour aller sur Pinnacles. Le récif est éloigné et la sortie n’est rentable pour l’opérateur qu’à partir d’environ 7 plongeurs. Je me chargeais d’une partie du recrutement. Force est de constater que tout le monde ne veut pas plonger sur Pinnacles.

 

Mis à part Protea Banks en déclin, Pinnacles est l’un des derniers endroits d’Afrique Australe où la présence du requin bouledogue (aka requin du Zambèze) est presque garantie, pour peu qu’on évite l’heure de pointe. C’est surtout lui que l’on vient voir.

 

Comme Protea, Pinnacles est une plongée en dérive. On vous lâche généralement là où la concentration de requins bouledogues est censée être la plus forte. C’est pour cela qu’il faut faire une entrée négative et plonger rapidement vers le fond (35 m-40m) environ.

C’est ce que je faisais ce jour-là. Tout de suite, arrivé à 20 mètre j’apercevais sur le fond un gros requin du Zambèze, probablement une femelle, interprétant la danse lente et zigzagante caractéristique de son espèce. Un mètre au-dessus du fond, elle s’économisait en minorant l’impact du courant. Je la survolais brièvement, hésitant à lui faire face en me posant sur le fond pour lui tirer le portrait. Elle était vraiment très grosse. 3 m quand même et calibrée comme un sumo. J’auto-justifiais ma frousse en me disant qu’elle était quand même à 40 m et que j’allais cramer pas mal d’air en la rejoignant. Je repensais aussi à ce poisson scorpion sur lequel j’avais failli poser la main en me posant comme ça, une fois, bêtement sur le fond, comme un con. Mais en vrai, j’avais un peu les jetons, ces mêmes jetons qui font que je n’ai jamais eu le moindre problème.

 

Quoiqu’il en soit, mes hésitations furent rapidement tranchée quand j’aperçus mes compagnons qui s’éloignaient en regardant dans la direction d’un requin marteau qui nous contourna comme un avion de chasse. Les bombardiers n’étaient pas loin.

Alors que nous continuions à dériver au dessus du Pinnacle, nous tombâmes sur deux autres requins du Zambèze, plus petits cette fois qui tournaient à mi-eau puis au fond. A 20 mètres, j’en aperçus un troisième, de face, qui s’approchait juste dans ma direction.

Le moment où le vidéaste ne vit plus l’événement, mais vit de le filmer.

J’avais déjà vu plein de requins bouledogues. Ce que je voulais ce jour-là, c’était un gros plan de face avec le bleu pour seul fond. Trop préoccupé par ma prise, je ne remarquais pas que le museau était un peu aplati pour un bouledogue. Son arrivée de face masquait sa taille. Il se mit de côté et là, je m’aperçus qu’il ne s’agissait pas d’un bouledogue mais d’un requin tigre de 4m. De façon surprenante, les rayures étaient très marquées pour un individu de cette taille. Peut-être n’avait-il pas terminé sa croissance ? Evidemment, la surprise me fit rater la prise. Normal. C’est tout mon problème. Je ne filme que pour graver à titre personnel. Après s’être présenté de profil, le tigre s’en alla nonchalamment, tandis que je zoomais et dézoomais comme un abruti. Au montage, je réalisai qu’ un marteau se promenait derrière.

 

C’est peut-être lui, d’ailleurs, qui nous rendit visite juste après. Lui ou son congénère, puisqu’ils furent deux marteaux hallicornes à venir nous dire bonjour alors que nous continuions à dériver. Alors qu’il s’éclipsaient momentanément, un Blacktip vint à notre rencontre dans le plus pur style Blacktip : contre-courant, je fais le tour, je reviens voir d’un peu plus près en passant par derrière un peu nerveux et je me casse. Pas de sardine, pas d’intérêt.

 

Alors que j’avais été masqué par mes camarades de palanquée lors des premiers passages de marteaux, l’un des deux, sans doute, revint directement de mon côté. Mon côté un peu plus profond, un peu plus seul, un peu plus planqué, un peu plus tranquille. Il s’approcha d’une nage rapide et saccadée, puis s’en alla plus brusquement à 20-25, fit soudainement demi tour et revint directement sur moi, s’arrêtant à deux mètres, légèrement au dessus. On aurait pu croire qu’il venait poser, mais il s’agissait plus certainement d’un jeune en pleine chasse attiré par mon objectif grand angle qui produisait un beau reflet argenté. Il s’éloigna presque aussi vite qu’il était venu, un peu déçu. Nous nous laissâmes dériver quelques instants de plus au passé simple en croisant un dernier petit bouledogue qui ne retint que vaguement notre attention. Le meilleur était passé, le reste était imparfait.

 

4 espèces en une seule plongée. C’est simple, c’est là, ce n’est pas si loin. Pinnacles. Ponta Do Ouro.

06/05/2009

Tous les requins Tigres ne se valent pas

 

La première fois que j’eus la chance de voir un requin tigre, c’était un jeune de 2m, à peine  Il me rendit visite au palier, remontant la colonne d’eau attisé par la curiosité qui est le propre de cet âge. Je le pris tout d’abord pour un requin du zambèze, puis apercevant les rayures marquées qui caractérisent les jeunes spécimens (contrairement aux rides, les rayures du tigre s’estompent avec l’âge), je ne pus m’empêcher de nager dans sa direction, ce qui eut pour effet immédiat de le faire fuir à tire de nageoire. Un petit requin tigre, mais un requin tigre quand même. Et un tigre en Afrique, ça reste étonnant.

 

 

Plus tard, j’eus l’occasion de voir d’un coup bien d’autres requins tigres, beaucoup plus gros et de beaucoup plus près (n’y voyez pas de relation de cause à effet), mais ce ne fut pas pareil.  Ils étaient appâtés, accessibles au premier ukrainien venu, qui les prenaient à s’y méprendre pour des tchétchénes soumis. On n’aurait plus l’idée (même si on l’a eu au début du siècle) d’attirer des lions dans une réserve en leur offrant de la viande, alors pourquoi la même idée ne nous dérange t-elle pas en immersion?

 

Ce shark feeding était très bien préparé, sous la superivsion des équipes de Mark Addison. Il vaut mieux avec un tigre. Ce n’est pas toujours le cas. Un accident mortel est survenu aux Bahamas cette année et un autre est en préparation, puisqu’un abruti nommé Eli Martinez s’amuse à nourrir ces requins à la main. Nul doute que leur mauvaise réputation en sortira tôt ou tard renforcée pour de très mauvaises raisons.

 

C’est pourquoi je pense qu’il faut s’abstenir de participer à ce genre d’opération, d’autant plus que voir un requin tigre dans ces conditions revêt un petit côté zoo assez déplaisant.

 

A l’inverse, rien ne remplace le plaisir que procure l’arrivée surprise et naturelle d’un spécimen de quatre mètres, comme j’ai eu l’occasion d’en voir un récemment sur Pinnacles à Ponta d’Ouro au Mozambique.

 

En plongée, c’est l’attente qui est magnifique. Et quand celle-ci se dissipe dans la lassitude ou la torpeur, une bonne surprise rayée vient parfois la couronner.