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06/04/2012

Plus d'attaques, moins de requins

Suite à la récente attaque d'un plongeur sous marin par un grand requin blanc, la quatrième en moins de 7 mois sur la côte ouest de l'australie, fleurissent à nouveau ici et là des reportages et articles sur la hausse du nombre d'attaques de requins dans le monde.

Souvent ces articles se concluent en évoquant le fait que le nombre de pratiquants de sports nautiques est également en augmentation, mais sans plus de précisions, reléguant ainsi au rang d'hypothèse le fait que cette augmentation puisse être la cause de l'augmentation du nombre d'attaques.

Alors que c'est une certitude. On ne devrait pas s'inquiéter du fait que le nombre d'attaque augmente, mais qu'il n'augmente pas plus.

Les principales organisations mondiales forment environ 180000 plongeurs sous marins par an et on estime qu'au final ce sont sans doute plus de 220 000 plongeurs qui sont formés chaque année. Certains d'entre eux doivent poursuivre cette pratique, c'est sûr.

Le nombre de surfers dans le monde atteindrait peut être 27 millions selon la Surf Industry Manufacturer's Association. Ce sport aurait connu une formidable progression au cours des dernières décennies, avec notamment un essor spectaculaire en Europe où il est devenu le symbole d'une cool attitude. Aujourd'hui le marché des équipement liés au surf pèse 13,24 milliards $. Mis à part cette dernière année, il a connu une croissance constante au cours des deux dernières décennies.

Le kite surf qui n'existait pas, si ce n'est de façon confidentielle, jusqu'au début/milieu des années 90, compte aujourd'hui près de 200 000 pratiquants dans le monde.

Le kayaking a également connu récemment un essor surprenant puisqu'on compte pas moins de 8 millions de pratiquants aux US à ce jour, dont nombreux sont ceux qui pratiquent le Kayak en mer ( National Sporting Goods Association).

Alors ça suffit, arrêtons avec les requins dont le nombre augmenteraient ou qui seraient rendus plus agressifs par les opérateurs qui les appâtent. La vérité est que même si le nombre d'attaque en 2011 est élevé, il ne fait qu'égaler les pics constatés au cours des 30 dernières années selon les Shark Attack Files (79 en 2010, 81 en 2000). A peu près le même nombre d'attaques (alors qu'elles sont bien mieux comptabilisées qu'hier) avec tellement plus de monde dans l'eau, cela veut sans aucun doute dire qu'il y a beaucoup moins de requins.

Bientôt, les seuls ailerons que l'on verra sous l'eau seront ceux des planches de surf.

26/10/2011

En rond

La semaine dernière, une troisième attaque de grand requin blanc en quelques mois a eu lieu en Australie de l'Ouest . En Australie, pays qui fut après l'Afrique du Sud un des premiers à protéger le grand requin blanc, on propose aujourd'hui (la région de Perth étant moins familière de cette espèce que la Nouvelle Galles du Sud), là encore, de prélever quelques spécimens, au pif, pour satisfaire les électeurs, tout en sachant bien que cela ne sert à rien, mais pour montrer qu'on se bouge.

Une conclusion s'impose. Que ce soit pour les pays a priori en avance dans la connaissance des requins (Australie) ou en retard (France (Réunion) et Seychelles), le naturel chevauche toujours la même Harley Davidson quand il revient au galop.

Il semblerait que nous ayons protégé à l'échelle mondiale le requin blanc sans que nous n'en acceptions  les conséquences. Comme pour le loup. La vérité est que nous voulons éradiquer ces animaux sauvages pour étendre nos prés verts d'ennui. Nous n'acceptons pas leur mode de vie qui se heurte au nôtre. La pratique sécurisée du kite surf est plus importante qu'une espèce toute entière.

Alors même que les effectifs du grand blanc n'augmentent pas en Australie (et diminuent probablement), l'homme fait confiance à ce bon sens, qui se trompe la plupart du temps, pour croire les sportifs aquatiques toujours plus nombreux à le repérer, parce qu'ils sont tout simplement plus nombreux dans l'eau.

Protéger le requin blanc, ce devrait être accepter qu'il y ait des attaques. Sinon, nous continuerons à tourner en rond.

27/08/2011

Un jour sans fin

 

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Ca y est. je vous l'avais dit. Ce sont Les Dents de la Mer qui n'arrêtent pas de recommencer. Les deux requins tigres que vous voyez sur la photo viennent d'être capturés de l'autre côté de l'île par les pêcheurs seychellois. 

On nous précise que rien ne prouve qu'il s'agisse des requins responsables des attaques, mais que des tests ADN sont en cours. Sage précision.

On a donc massacré deux magnifiques spécimens de requins tigres pour rien. D'abord parce qu'il y a peu de chances qu'un de ces requins soit le bon (10 jours après la seconde attaque, 25 après la première, à un autre endroit!!!).  Ensuite parce que s'il y en a deux, il pourrait y en avoir d'autres. Et enfin parce qu'un requin, quand bien même il attaquerait une fois l'homme n'en deviendrait pas pour autant mangeur d'homme. Ca ne s'est jamais vu. C'est un mythe. En vrai, un requin tigre mange n'importe quoi, du gigot d'agneau à la plaque d'immatriculation, c'est même sa marque de fabrique.

Tout ceci est stupide et barbare. 

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25/08/2011

Deux espèces de requins impliquées dans les attaques aux Seychelles

Contrairement à ce que j'écrivais il y a 4 jours, on n'a pas pu établir avec certitude que l'espèce responsable de la seconde attaque de requin aux Seychelles était bien le grand requin blanc. Les restes de dents retrouvés ne sont pas suffisants. Néanmoins on sait qu'il s'agit à coup sûr d'un requin blanc ou d'un requin tigre. 

En revanche, conformément à ce que je pressentais, il s'agit non seulement de deux requins différents, mais aussi de deux espèces différentes qui seraient responsables des attaques. On se dirige en effet pour la première attaque vers un suspect qui a pour nom le requin bouledogue ou requin du zambèze. 

Sur un site officiel Seychellois (que je n'arrive pas à retrouver, je vous transmettrais le lien si je retombe dessus), l'auteur rappelle qu'il avait aperçu des pêcheurs il y a peu de temps qui avaient capturé un requin tigre, si gros qu'ils avaient dû le sectionner en trois pour le transporter sur leur bateau (pas évident), et trois requins bouledogues que le tigre avait attaqués quand ils les avaient pêchés. On se demande bien d'ailleurs pourquoi ils les pêchaient (en tous cas, ça n'a manifestement pas empêché les attaques suivantes). L'auteur s'était réjoui que ces animaux n'aient pas totalement disparu de l'île (la population de requins ayant sérieusement déclinée au cours des dernières décennies notamment avec l'installation d'une pêcherie qui les ciblait), tout en se réjouissant que ce requin tigre en particulier ne s'aventurât pas près des côtes (!). 

Chose que je ne savais pas, les requins bouledogues sont présents à Mahé, mais rarement si près du bord (20m). Je n'ai même pas entendu dire que les touristes les croisaient en plongée. Il faudrait savoir pourquoi ces derniers, et d'autres requins, s'approchent désormais un peu plus souvent. Quoiqu'il en soit, vu le pédigrée des experts dépêchés sur place, tout porte à croire que la solution préconisée sera la pose de filets qui ne protègeront en rien les baigneurs (les filets ne barrent pas l'accès à la plage. cf article sur la suppression des filets anti requins dans ce blog), mais décimeront lentement mais sûrement le peu de requins qu'il reste dans le coin.

Il serait temps que l'homme accepte le risque qu'il court en pénétrant dans un espace qui n'est pas uniquement réservé à ses baignades ou qu'il y renonce.

Dernière petite information. Je me suis laissé dire que des pêcheurs cherchant à capturer le requin responsable de la première attaque avait appâté en amont de la plage ou celle-ci s'était produite. La seconde attaque a eu lieu au même endroit.