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18/12/2007

Le requin qui attaquait les kangourous

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Un kangourou en pleine baignade (la photo n'est pas de moi).




Un évènement vient de faire la une de l’actualité marine globale. Un kangourou a été attaqué par un requin et n’a pas survécu à cette attaque. Quoi de tellement surprenant?

Pourquoi tout cela paraîtrait-il anormal ou insolite, puisqu’il y a des requins en Océanie et que les kangourous nagent? Mais voilà, justement, on ignorait tout de la propension aquatique du kangourou. Il y a des animaux improbables que l’on met inconsciemment à l’abri d’un redoublement d’improbable comme une attaque de requin.

Le coupable, je vous le donne en mille : le plus imaginatif des squales, le requin bouledogue, votre nouvel ami. On ne peut vraiment faire confiance qu’à lui pour animer les pages de la Sharkuterie.

Alors pourquoi cette nouvelle étonne t-elle ? Pour son incongruité. Parce qu'on se demande ce que le kangourou foutait là. Comme un top model italien accompagné d’un chef d’état qui visiterait Euro Disney par un dimanche après-midi de Décembre.

15/12/2007

Trunko, le monstre de Margate

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Le premier aileron de requin qu'ait aperçu mon fils, par un après midi de Juin 2005, sur la plage de Margate. Là même où s'échoua Trunko.

Par un matin d’Octobre 1924, alors que Lénine venait de relâcher depuis 10 mois sa vigilance sur un monde qui s’éloignait inexorablement d’une certaine vision du communisme, un étrange animal fut aperçu au large de Margate, qui faisait alors partie de ce que les Anglais avaient nommé l’Union Sud Africaine.

Les témoins rapportent qu’un animal marin, pourvu d’une longue trompe et couvert d’une fourrure d’ours blanc, aurait été vu livrant un dernier combat contre plusieurs baleines qui l’attaquaient sans rémission. Le combat dura, semble t-il, plusieurs heures

Plus tard, la carcasse du Léviathan s’échoua sur la plage où elle demeura pendant plusieurs jours sans que personne ne la photographiât. L’animal atteignait une taille qui, d’après les marseillais présents sur place, dépassait les 40 pieds.

Quelques prélèvements, à ma connaissance furent opérés, puis ensuite égarés. Il s’agissait d’un temps où les monstres se faisaient remarquer sans se faire totalement respecter. Il semblait normal que la profondeur recèle d’idées originales.

Pourquoi devrais-je vous raconter cette histoire à la con ? A cela deux raisons. La plage de Margate et ce flou que nos cerveaux du 21ème siècle peuvent dissiper si facilement.

C’est sur la plage de Margate que mon fils par un jour de juin a vu son premier requin dans cinquante centimètres d’eau. Il s’agissait d’un grand requin sombre qui poursuivait une poche de sardines lors de la migration annuelle. C’est une attaque mortelle sur la même plage en 1957 qui déclencha la pose de filets sur toute la côte du Natal. Il s’agit d’une plage exceptionnelle, car elle fait face à un récif coralien à nul autre pareil. Il s’agit du seul récif à ma connaissance où le chaud et le froid se soient donnés rendez-vous. Quasiment toutes les espèces majeures de requins peuvent y être observées : requin blanc, requin tigre, requin bouledogue, requin mako, requin renard, requin taureau, requin sombre, requin cuivre, requin marteau halicorne etc. Comme par hasard, c’est à cet endroit-là que s’est manifesté Trunko. Il a choisi le dernier récif vers le sud. La dernière station essence.

Venons-en à la seconde raison. Que s’est-il vraiment passé ? Pour moi, cette histoire est beaucoup plus simple que ce que la collectivité solidaire des brêles indécises agrégées vous racontera sur Wikipedia. Il n’y a qu’une seule possibilité.

Il s’agissait tout simplement d’une bâston entre requins. Pas d’ours, pas de trompe, pas d’éléphant, pas de baleines. Juste des requins.

Curieusement, c’est l’identité du monstre qui est la plus facile à déterminer. Il s’agissait sans aucun doute possible d’un requin pèlerin en état de décomposition avancée. La mâchoire s’était détachée, faisant paraître son petit crâne comme le bout d’une trompe, et les tissus en décomposition prenaient l’apparence de poils, mais là ne comptez pas sur moi pour vous expliquer pourquoi.

On pourrait se demander s’il ne s’agissait pas plutôt d’un requin baleine, mais il me semble que c’est très improbable, même si l’espèce, comme le requin pèlerin, à déjà été aperçue sur Protea (et récemment sur Aliwal Shoal en 2006). D’autres récits, dont celui d’un spécimen pêché par un cargo japonais au large de la Nouvelle Zélande en 1977(dont on fit courir le bruit qu’il s’agissait peut être d’un spécimen de plésiosaure), prouvent que c’est le requin pèlerin qui se décompose de cette façon. La seule chose que je ne comprenne pas est la raison pour laquelle il flotte en surface. Peut-être aspire t-il de l’air pour maintenir une flottabilité neutre, comme le font le requins taureaux ?

Mais bon, vraiment, faites-moi confiance, la question intéressante est ailleurs. Quelles étaient ces baleines qui l’attaquaient ? D’après moi, il ne pouvait s’agir de baleine. Le terme de baleine employé par les témoins ayant assisté à la scène à distance ne peut être pris au mot. La notion de baleine désignait à cette époque une foultitude de choses pas très claires. Les baleines qui traînent à cette moment-là de l'année (et ce n’est pas l’heure de pointe) dans ces eaux, n’attaqueraient jamais une carcasse de requin mort.

Les seuls cétacés qui auraient pu à mon sens se livrer à de telles activités seraient des cétacés carnivores comme les orques. Je n’y crois pourtant pas. Les orques ne sont pas des charognards. Qui plus est, leur présence à cet endroit, à ce moment, serait tout à fait surprenante. Ils s’aventurent parfois aussi près des côtes en juin , pendant le Run, mais pas en octobre. S’il s’agissait d’orques d’ailleurs, une autre possibilité serait envisageable. Les faux orques. J’en aperçu un en 2005, j’ai sauté à l’eau, personne ne m’a suivi, et lui même ne m’a pas attendu. Ca tombait bien, je ne connaissais pas personnellement ces dauphins aux longues dens.

Alors de quoi pouvait-il bien s’agir. D’après moi de plusieurs requins blancs. Leurs charges verticales soulevèrent sans doute la carcasse au point de donner l’impression qu’elle était vivante. On savait s’amuser en 1924.

Il aurait pu s’agir aussi de requins tigres, mais c'est peu probable. Il s’agit certes d’un de leur terrain de chasse privilégié, mais ce n’est ni leur saison, ni leur mode d’opération.

Donc voilà la version officielle : un requin pèlerin mort s’est fait ce jour là dépouiller par plusieurs requins blancs. C’est tout.

Les monstres sont une ressource que nous avons épuisée. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais au cours de cette histoire, je viens d’en faire disparaître un.

20/11/2007

Un requin bouledogue en Irak

Pauvres irakiens qui ne sont à l’abri nul part. Les américains et les attentats sur terre et maintenant des requins dans les fleuves.

Vous l’avez peut être entendu, un requin a été trouvé mort dans les filets d’un pêcheur non loin de Nassiriyah à 200 kms de la mer, en Irak. Il s’agirait d’un spécimen d’environ 2 m, et 110 kg, décrit comme étant un requin blanc ayant commis une escapade suicidaire en eau douce dans l’Euphrate.

Vous vous en doutez, il ne s’agit évidemment pas d’un requin blanc. Je vous le confirme, j’ai vu une photo de l’animal. Pas plus d’un requin taureau, comme le prétendent d’autres sites pseudo-érudits (erreur habituelle de traduction de bullshark en français), mais bien d’un requin bouledogue.

Les sites qui rapportent cet évènement parlent d’une prise inédite. Ce n’est pas non plus tout à fait vrai. Le requin bouledogue a fréquenté pendant de nombreuses années l’Euphrate, ainsi que le Tigre, autre fleuve d’Irak. Les individus à ailerons qui fréquentent ce genres d’eaux fluviales le font essentiellement, quand il s’agit de spécimens de petite taille (environ 1m), pour se préserver des prédateurs. On les trouve alors souvent aux embouchures des fleuves. Pour ce qui est des individus de plus grande taille, il s’agit le plus souvent de femelle qui viennent mettre bas. La constitution particulière de cette espèce lui autorise ces séjours prolongés en eau douce (cf. article : « Dans quelles circonstances le requin bouledogue en vient-il à attaquer ? »).

Si la présence du bouledogue dans l’Euphrate semble avoir été oubliée, c’est que cette espèce a progressivement déserté les fleuves qui étaient son domaine jadis. Il y a de cela 5 ans, dans le cadre d’un reportage sur les attaques de 1916 dans le New Jersey, une équipe de National Geographic avait eu le plus grand mal à trouver un tout petit spécimen de bouledogue mort, après trois semaines de tournage sur le Gange, alors qu'il "infestait" jadis ce fleuve. Le Zambèze, qui était son royaume et qui lui a valu son surnom en Afrique australe (requin du Zambèze), ne fait lui même plus partie de ses fleuves prédilections, obstrué qu’il est par de nombreux barrages.

Si la présence des américains en Irak est contestable, celle d'un requin bouledogue dans l’Euphrate l'est beaucoup moins. Il ne fait que revenir, peut être à l’occasion de circonstances exceptionnelles, sur un territoire dont on l’a chassé, il y a peu. Peut-être s'agit-il d'ailleurs d'un ultime pélerinage. Qui sait si l’on reverra un jour un autre requin bouledogue dans l’Euphrate ?

01/11/2007

Les hauts et les bas du requin tigre

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Ma femme en compagnie d'un requin tigre. Aliwal Shoal, Juin 2007




Les dernières observations pratiquées sur le requin tigre, comme souvent, contredisent les précédentes. Il s’avère que le requin tigre est un requin qui a des sautes d’humeur dont on n’avait jamais vraiment perçu l’origine, évidemment lunatique, sans qu’elle ne soit tout à fait nocturne.

Que ce soit en matière de profondeur, de température, de nourriture ou de lieu de résidence, le requin tigre oscille. L’hésitation est érigée chez lui en mode de vie et varie avec l’âge. S’il vous attaque un jour, ce sera du bout des dents, pour mieux vous connaître. L’adolescence du requin tigre a plusieurs rangées.

La première de ses hésitations tient à son mode de déplacement. Les anglo-saxons appellent cela son « schéma de nage rebondissant ». Le requin tigre arpente la colonne d’eau de bas en haut. A cela une raison bien simple : comme le dirigeable recherche les courants porteurs, le tigre inspecte les strates odorantes en recherche de nourriture, car les courants portent conseil. Il passe rapidement de 6 à 70m. Le tigre passe sa journée dans l’ascenseur.

Car il en va autrement la nuit. Le requin tigre n’arrive pas à se décider. Ou bien il s’éloigne en mer, ou bien il se rapproche de la côte. Dans tous les cas, il est moins actif qu’on ne le pensait et reste même parfois longtemps en un même lieu, sans doute pensif. Ce demi somnanbulisme explique sans doute le pyjama rayé qu’il porte en permanence.

On disait jusqu’à récemment que le requin tigre ne vivait qu’en eau chaude et ne descendait jamais à plus de 350m de fond. Les dernières études, basée sur la télémétrie acoustique, ont déjà (en moins de deux ans) prouvé le contraire. Les quelques requins tigres marqués à Aliwal Shoal en Afrique du Sud avec des appareils enfin fiables ont montré qu’ils pouvaient descendre ponctuellement jusqu’à 875m dans une eau à 5°c.

Reste que le tigre préfère quand même l’eau chaude. C’est indéniable. Il quitte plus ou moins les eaux du Kwazulu Natal en Juin pour ne revenir qu’en Octobre. Quelques spécimens particulièrement bien adaptés restent néanmoins dans la région en permanence. On ne sait ce qui les différencie des autres, si ce n’est un vécu de requin tigre particulier.

Deux choses semblent provoquer les transhumances du requin tigre. La nourriture et la température de l’eau. Cette dernière semble cependant bien plus déterminante. Ainsi, on ne constate pas les mêmes transhumances chez les requins tigres hawaïens que chez les tigres sud-Africains, la température des eaux hawaïennes étant bien plus constante.

Parmi les autres aspects changeant de la personnalité du requin tigre, on peut également citer son régime. Contrairement à bien d’autres requins, le tigre possède un régime extrêmement varié de proies vivantes ou non. C’est ce qui lui valu sa réputation de poubelle des mers ,puisqu’on a souvent retrouvé des objets en métal ou en plastique dans son estomac. Ce caractère de charognard lui a certainement valu d’endosser certaines attaques qu’il n’avait peut-être pas commises. Ainsi, quand on a retrouvé, il y a deux ou trois ans le bras sectionné d’un pêcheur sous-marin disparu près de Sodwana en Afrique du Sud, on a tout de suite cru que le coupable était un gros requin tigre de plus de quatre mètres observé dans la zone de recherche le même jour. Il n’est pas dit cependant que le pêcheur sous-marin ne soit pas mort d’une syncope en remontant à la surface et que le requin tigre n’ait fait que se repaître du corps qui traînait au fond.

Le régime varié du tigre en Afrique du Sud se compose principalement d’élasmobranches que l’on retrouve dans 46,5% des estomacs de spécimens capturés, puis viennent les téléostes (37,3%), les mammifères marins (36,4%), les oiseaux (22,5%), les mollusques (16,3%), des objets divers et variés (13%), les crustacés (10,7%), les reptiles (6,6% : essentiellement des tortues). Ce menu peut varier énormément selon les points du globe. Chez les tigres de Shark Bay en Australie par exemple, on trouve une dominante de tortues et de mammifères marins. Ce régime évolue de surcroît avec l’âge. Ainsi ce n’est qu’à partir de 2m50 que la tortue fait son apparition au menu. Avant cela, les mâchoires du requin tigre ne sont pas encore assez puissantes pour transpercer l’épaisse carapace de ces reptiles. Cette extrême variété des proies du requin tigre nous a longtemps fait croire que nous pourrions éventuellement faire partie du menu. Ce n’est heureusement pas le cas.

La prédation des tortues nous livre quelques enseignements sur les habitudes de chasse des requins tigre. Ainsi, on s’est longtemps demandé pourquoi les tortues vertes étaient plus épargnées par les tigres que leurs cousines les caouannes. C’est le cas en Australie comme en Afrique du Sud. Après des études, on s’est aperçu que les tortues vertes passaient bien moins de temps en surface pour prendre leur respiration. Ainsi, elles s’exposaient moins.

Comme le blanc, le tigre est un requin qui chasse à l’affût. En partant du bas, contrairement au laveur de carreaux. Inversement, quand il monte, il ne peut s’empêcher de suivre ceux qui glissent vers le bas, comme des gouttes sur une vitre. Il se nourrit souvent en surface. La combinaison de ce mode de prédation, de sa taille et de son menu varié, explique qu’il se soit rendu coupable de nombreuses attaques sur des baigneurs. Rarement sur des plongeurs toutefois, et quasiment jamais sans que celles-ci ne soient provoquées. Les accidents/incidents peuvent être considérés comme provoqués dans la mesure où dans tous les cas un appât était présent dans l’eau moment de l’attaque, qu’il s’agisse d’un shark feeding ou de pêcheurs sous marins.

Reste qu’on sent qu’il convient d’être méfiant en présence d’un tigre. Comme le longimanus, le tigre vient défier le plongeur de très près. Le mieux alors est de ne rien faire. Quand on a l’habitude, comme moi, de plonger avec une caméra, on peut toujours se protéger avec celle-ci, mais mieux vaut tout de même ne pas provoquer de contact avec le requin, même s’il vient très près. Il n’est pas dit d’ailleurs que ce ne soit pas le métal et les batteries de la caméra qui l’attire. Les requins tigres aiment également beaucoup les écrans de contrôles LCD des caméras vidéos modernes. Méfiez vous donc des caméras sous marines pourvues d’un écran de contrôle extérieur. A moins que vous n’aimiez vous faire des frayeurs.
Méfiez-vous également du calme du tigre. Quand un tigre attaque, l’attaque est rarement soudaine, il ne s’agit d’ailleurs le plus souvent même pas d’une attaque de son point de vue, mais d’un « check bite ». Une morsure investigatrice faite dans le calme. Le requin tigre n’a pas peur de vous. Il n’hésitera pas à vous « goûter » pour mieux vous identifier. Ainsi est fait son caractère.

Quoiqu’il en soit, en règle générale, le tigre évite l’homme. Pendant longtemps, on s’est d’ailleurs demandé pourquoi les palanquées de plongeurs voyaient si peu de tigres sur Aliwal shoal, alors même que le récif fait partie de leur territoire. On pourrait d’ailleurs se poser la même question pour les requins blancs du Cap. La réponse est simple, les requins tigres évitent les plongeurs.Les relevés faits sur Aliwal grâce aux requins marqués montrent que ceux-ci ne fréquentent assidument le récif que l’après midi, alors même que les dernières plongées ont lieu entre midi et une heure. Les tigres ont compris les règles de notre manège sous-marin. Quant aux spécimens qui s’aventurent sur le récif durant la matinée, les plongeurs la plupart du temps ne les voient pas. Probablement se faufilent-ils derrière les palanquées où nagent-ils en surface quand ils les croisent. Or nous ne regardons que rarement au-dessus de nos têtes, piétons que nous sommes d’un monde en deux dimensions.

Le tigre, qui est également le plus primitif des requins, la plus vieille espèce vivante, est un requin discret et furtif qui se cache et nous cache sans doute encore bien des secrets.

29/07/2007

Un caméraman provoque l'attaque d'un requin bouledogue

Il y a de cela quelques mois, dans un article consacré aux circonstances dans lesquelles le requin bouledogue peut en venir à attaquer l'homme (cf. requinades), je vous avais parlé d'une vidéo aperçue sur la toile dans laquelle un caméraman se faisait mordre. La voici. Du fait de la mauvaise qualité de l'image, je pensais alors que le caméraman avait tenté de filmer un requin qui se débattait au bout de la ligne d'un pêcheur, ce qui n'aurait déjà pas été très malin. Je surestimais ce monsieur. La réalité est bien plus consternante, comme vous pourrez le constater vous-mêmes.

Tout d'abord, le caméraman et son équipe de pseudos scientifiques ont tenté d'accrocher une crittercam sur le dos du requin qu'ils venaient de pêcher. Généralement, on immobilise pour une telle opération le requin le long du bateau, mais ces messieurs ont apparemment préféré faire cela directement dans l'eau. Le requin, se débattant, a finalement réussi à s'échapper. Le caméraman n'a alors rien trouvé de mieux que de le suivre pour continuer à filmer. C'est alors qu'un harpon (lancé de la surface par les pêcheurs qui avaient aidé à la capture du squale?) est venu heurter le flanc de celui-ci. Le requin passablement exaspéré a fait demi-tour et a mordu le caméraman à la hanche. Contrairement à l'imbecilité de ce dernier, la patience du requin bouledogue a des limites.

Quand j'avais vu ces images pour la première fois, il y a quelques années, l'attaque était sortie de son contexte et on pouvait croire à s'y méprendre qu'elle n'était pas provoquée, du fait de la qualité de l'image qui ne permettait pas de voir le harpon heurtant l'animal.

Il faut se méfier des images qui se font si bien passer pour la vérité.



Shark Vs Camera - Click here for more blooper videos

PS : on notera au passage quelques incohérences. Des images de requin Blanc en début de film? Des gros plans d'un autre requin, tournés en un autre endroit (on reconnaît distinctement le fond de Walker's Cay, d'où viennent d'ailleurs quasiment tous les gros plans de requin bouledogue). J'aime également beaucoup la voix off qui stipule que Nick était "confiant, persuadé que le requin n'attaquerait qu'en cas de provocation". Car évidemment, il n'avait pas du tout été provoqué.

18/01/2007

Vingt cinq contre un

C’est la cote assignée par les bookmakers anglais aux paris de ceux qui pensent qu’en 2007, avec le réchauffement climatique, on observera enfin un requin blanc sur les côtes britanniques. Le réchauffement de la planète entraîne un réchauffement des têtes. A moins que ce ne soit l’inverse.

11/08/2006

Les requins pèlerins ne sautent pas pour flamber

On sait qu’il arrive aux requins pèlerins de sauter hors de l’eau, ce que l’on ignore en revanche, c’est la raison qui les y pousse. Certains envisagent, du fait de la présence fréquente d’autres spécimens dans les environs lorsque ce comportement a pu être observé, qu’il puisse s’agir d’une démonstration de puissance dans le cadre d’une parade nuptiale. On n’a pourtant jamais, à ma connaissance, observé de tels comportements, précédant l’accouplement, chez d’autres espèces de requins. Il s’agit plutôt là d’un comportement propre à certains mammifères.

En revanche nombreux sont les requins qui sautent en dehors de l’eau. A ma connaissance, le requin mako, le requin cuivre, le requin blanc, le requin renard, pour ne citer que ceux là, sont régulièrement observés sautant complètement en dehors de l’eau. Si ce comportement est fréquemment observé, il est en revanche rarement documenté. La difficulté est là. Il est quasiment impossible de savoir où et quand un requin sautera. Ainsi lors d’une promenade en bateau sur le lac Santa Lucia en Afrique du Sud, le guide me signala qu’il observait régulièrement de jeunes requins du Zambèze sauter en dehors de l’eau, mais que personne n’était jamais parvenu à les photographier. Là encore, on ne savait pas ce qui provoquait ces sauts.

Le monde entier à découvert ce comportement, pourtant observé depuis longtemps par les pêcheurs, chez les grands requins blancs d’Afrique du Sud, à la suite du documentaire Air Jaws, produit par Discovery. La vraie découverte ne fut pas celle de ce comportement en soi, mais le fait de trouver un endroit où il se produisait régulièrement et de trouver la manière de le provoquer artificiellement afin de pouvoir le filmer et l’étudier. C’est ce qui a fait la fortune de Chris Fallows et qui a permis à tous les grands noms de la photo sous marine, de David Doubilet à Amos Nachoum, d’y aller de leur photo de grand blanc en suspension. En 2005, lors du Sardine Run, j’ai pu observer des requins cuivres sautant en dehors de l’eau à raison d’un toutes les 30 secondes pendant 20mn. L’un d’eux a décollé d’au moins un mètre ou deux de la surface à trois mètres de notre zodiac. C’est le fait que les sauts se soient répétés les uns après les autres qui m’a permis, après de longues minutes passée à filmer la surface et les oiseaux qui la transperçaient, de capturer tant bien que mal sur film deux de ces sauts (voir capture vidéo dans l'album "Sardine run 2005"). La présence de nombreuses poches de sardines et l’activité des oiseaux ne laissait planer aucun doute quant à ce qui motivait ces sauts. Il s’agissait évidemment de prédation, comme pour les blancs d’Afrique du Sud. Les requins cuivres fonçaient probablement à travers les poches gueules ouvertes en venant du dessous. Ils traversaient sans doute la surface, emportés par leur élan.

Il se pourraient qu’il en aille de même pour les pèlerins et que la prédation soit aussi ce qui les pousse à sauter. Alors que je plongeais dans le sud de l’Angleterre en juin 2004, on me rapporta une observation unique, non documentée à ma connaissance, où trois requins pèlerins avaient été vus encerclant un petit banc de maquereaux. Le témoin de la scène, un opérateur de plongée local tout ce qu’il y a de plus raisonnable et fiable et qui constitue certainement une des personnes au monde à avoir vu le plus de requins pèlerins dans sa vie, me fit part de sa surprise à la vue de ce comportement étrange de la part de squales qui sont réputés ne se nourrir que de plancton. Au bout de longues minutes passées à frôler les maquereaux pour les obliger à se serrer les uns contre les autres, un des trois pèlerins sauta soudainement en dehors de l’eau pour retomber au beau milieu des maquereaux. Peu après, la surface, à l’endroit où le requin était retombé, pris une teinte légèrement orangée. C’est alors qu’on vit les ailerons des requins traverser cette nappe orange. Notre ami témoin de la scène décida de s’approcher pour voir de quoi il en retournait. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que ce qui teintait l’eau était en fait des œufs de maquereaux dont les requins étaient en train de se repaître. Probablement qu’en retombant sur les maquereaux, le requin avait provoqué une réaction de panique chez les femelles pleines qui leur avait fait libérer leurs œufs. Comment les requins pèlerins avaient-ils découvert cette astuce de chasse ? Nul ne le saura jamais. Ce comportement est-il propre à l’ensemble des requins pèlerins de par le monde, je n’en sais rien. Ce qui est clair en revanche, c’est que, dans ce cas au moins, la prédation était la cause du saut. Comme pour le requin cuivre et le requin blanc. Les requins pèlerins ne sautent donc pas pour flamber.

06/06/2006

D'en haut

A tous ceux qui regardent la mer d’un bateau, la surface apparaît comme une frontière sans poste, voûte plus ou moins céleste et d’autant plus mystérieuse qu’ils la regardent d’en haut. Ils ne peuvent s’empêcher de se considérer comme des dieux, vivant au-delà du ciel, contemplant la surface comme une frontière infranchissable. Leurs fils de pêche articuleraient, s’ils y croyaient, des marionnettes situées de l’autre côté de cette fenêtre qui sont pour les habitants d’en bas un miroir désespérant.

Emportés par leur propension à l’analogie, ils en viennent naturellement à penser que la surface, étant un plancher pour eux, doit nécessairement être un ciel pour les autres. Ceux d'en bas. La parenté entre les habitants de la surface et ceux des cimes serait si évidente que vous ne me croiriez pas. Un Longimanus ne possède t-il pas des nageoires dont l’assise rappelle celle d’un F-16?

Un aileron de requin qui dépasse n'est qu'une moitié, une moitié de ce que nous ne voyons pas mais qui nous fait peur. Quand même, un peu.

Un homme qui nage pourrait facilement et imperceptiblement opérer un renversement mental semblable. Il lui suffirait de regarder vers le fond tout en se croyant en dessous.

Son tuba aspirerait de l'eau et il se sentirait bien.

21/04/2006

Dans quelles circonstances le requin bouledogue risque t-il d’attaquer ?

Ma femme en compagnie d'un requin bouledogue à Walker's Cay, à l'endroit même où le Dr Ritter connut son accident une semaine plus tard. Bahamas, Mars 2002.



Parmi les requins qui trimbalent une sale réputation, on trouve le requin bouledogue, également connu selon les zones géographiques sous le nom de bullshark, requin du Zambèze, requin du Lac Nicaragua et parfois confondu avec le requin du Gange, en fait plutôt placide. Ces diverses appellations tiennent pour partie au fait qu’il y a quelques dizaines d’années, certains, Cousteau le premier (cf. Cousteau, Les requins), croyaient qu’il s’agissait de plusieurs espèces différentes. On pensait ainsi que le requin du lac Nicaragua était une espèce endémique qui s’était retrouvée prisonnière lors d’une baisse du niveau des mers en des temps éloignés. On méconnaissait alors la capacité du requin bouledogue à remonter les fleuves comme le ferait un saumon. On ignorait son pouvoir d’adaptation à deux milieux radicalement différents, l’eau douce et l’eau de mer, rendu possible par la capacité de son foie à stocker du sel qu’il libère quand il se trouve en eau douce.

Au cours des dix dernières années, la cote d’agressivité du requin bouledogue a sérieusement augmenté. Requin encore largement méconnu de beaucoup il n’y a pas si longtemps, il est passé bien malgré lui au premier plan, en partie sous l’effet de la réhabilitation du Grand requin blanc. C’est connu, quand on disculpe un suspect, il faut vite trouver un nouveau coupable. Comble de l’ironie, on est à peu près sûr aujourd’hui que les attaques qui avait inspiré Peter Benchley pour rédiger les Dents de la mer, qui eurent lieu à Matawan Creek dans le New Jersey en 1916, étaient le fait d’un requin bouledogue. Pourquoi en est-on sûr ? Parce que Matawan Creek est situé à 20kms à l’intérieur des terres et que seul un requin bouledogue s’aventurerait aussi loin en eau douce, mais aussi parce que le dernier doute qui tenait à la température de l’eau dans le New Jersey, jugée trop froide pour un requin bouledogue, a semble t-il été levé par la récente capture d’un spécimen de cette espèce en Nouvelle-Zélande (une première). Ainsi, le requin bouledogue a totalement endossé l’ancien costume d’assassin de son lointain cousin le grand requin blanc. Les Dents de la mer, en fait, c’était lui.

Peut-on dire néanmoins que le requin bouledogue soit agressif ? Les nombreuses séries d’attaques qui eurent lieu en Afrique du Sud et notamment celles de 1974-75 après la pose des filets de protection sur les plages de la côte sud du Natal, ainsi que celles plus proches de nous lors de l’été 2001 sur les plages de Floride, semblent confirmer que oui. L’attaque dont a été victime le « scientifique » Suisse Erich Ritter à Walker’s Cay en Avril 2002, alors justement qu’il cherchait à démontrer le peu de probabilité d’une telle attaque, paraît confirmer également cette mauvaise réputation.

Le requin bouledogue est-il pour autant "agressif" ? Certes, il est impliqué dans de nombreuses attaques, même si on a tendance à lui faire porter l’entière responsabilité de séries qui impliquent peut-être également d’autres espèces, néanmoins il convient de souligner que celles-ci comportent toutes une similitude : des eaux troubles, une visibilité qui n’excède pas deux mètres dans les meilleurs cas. C’est le cas des embouchures de rivières. De surcroît, dans la mesure où le requin bouledogue s’aventure en eau douce, on n’a pas de mal à comprendre que c’est une des espèces qui s’approche le plus près des plages. Et quand il y a des vagues, l’eau est souvent trouble. On comprend mieux pourquoi les surfers sont particulièrement menacés. A Walker’s Cay, au nord des Bahamas, où Ritter connut son accident, les requins bouledogues nagent dans 50 cm d’eau et Gary Adkinson, le directeur du centre de plongée m’a affirmé qu’ils les avaient vus parfois quasiment s’échouer pour attraper un morceau de thon sur un rocher. En nageant aussi près du bord, le requin bouledogue est probablement l’espèce qui a le plus de chance de tomber nez à nez avec l’homme.

L’accident de Ritter a confirmé la thèse de l’eau trouble comme condition quasi nécessaire d’une attaque. Au cours du tournage d’une séquence pour Discovery channel, le sable du fond avait été remué par les nombreux plongeurs de l’équipe, troublant ainsi momentanément l’eau. C’est alors que survint l’attaque, précipitée par une autre cause : un rémora (poisson ventouse se nourrissant des restes du repas des requins) déroba au nez et à la barbe d’un requin bouledogue un morceau de poisson. S’ensuivit une brève course poursuite en eau trouble où le rémora, s'inspirant probablement de Tex Avery, passa entre les jambes du Dr Ritter qui se fit ensuite mordre par le squale qui le suivait. Ritter faillit y laisser sa vie et sa jambe dont il perdit néanmoins l’usage normal, alors même que le requin l’avait relâché immédiatement après avoir mordu. Dans une situation d’eau trouble, saturée d’odeur de poissons, le requin ne se dirigeait probablement plus qu’au son, au toucher et aux courants électriques tout en percevant certains contrastes de couleurs (or les jambes de Ritter étaient nues et blanches).

Cette deuxième cause que constituait le rémora est également très intéressante. Le requin bouledogue réagit soudainement et au quart de tour. J’ai moi-même plongé à Walker’s Cay avec ces bullsharks une dizaine de jours avant que ne survienne cette attaque. L’eau était cristalline. Alors que je rentrais pour la seconde fois dans l’eau, je commettais l’erreur d’introduire une de mes palmes dans l’eau un peu brusquement. Immédiatement les requins qui tournaient pour certains à quelques dizaines de mètres se dirigèrent à toute vitesse dans ma direction pour voir ce qui avait causé ces remous. L’avertissement était clair : pas de gestes brusques, pas de remous en surface, pas de basse fréquence. L’incident fut sans conséquence parce que l’eau était limpide.

Certes, les bouledogues de Walker’s Cay étaient conditionnés à réagir à de tels remous en surface parce que les morceaux de poissons qui les attiraient en cet endroit leur étaient jetés depuis une plate-forme en bois et produisaient les mêmes fréquences quand ils heurtaient la surface, mais qui nous dit qu’en chaque endroit le requin bouledogue n’est pas conditionné d’une certaine manière qui varie et qui nous échappe. En effet le territoire du requin bouledogue n’est pas aussi étendu que celui d’autres variétés et on retrouve systématiquement les mêmes individus sur les mêmes récifs à divers moments de l’année. En Afrique du Sud, des spécimens ont été retrouvés au maximum à une centaine de kms de l’endroit où ils avaient été marqués quelques années auparavant. Le requin bouledogue a donc peut être plus de raisons que d’autres grands requins d’être un animal d’habitude. Trevor Krull a constaté le même effet d’accoutumance sur Protea Banks. Il fut le premier à plonger sur ce récif en tant que pêcheur sous marin et quand il emmena les premiers plongeurs bouteilles, il semble que les requins bouledogues aient d’abord considérés que « plongeur = pêcheur sous marin ». Les premières plongées furent apparemment épiques, les requins chargeant les plongeurs et déviant leur course à la dernière seconde pour les intimider. Les plongées sur Protea débutèrent en 1993-94 et aujourd’hui, 12 ans plus tard, les requins ne sont plus aussi intéressés par les plongeurs qu’ils ont rangé dans une case apparemment sans grand intérêt pour eux. Ainsi, le comportement du bouledogue peut changer, il peut s’habituer progressivement à une nouvelle situation, ce qui le rend hautement imprévisible puisqu’on commet l’erreur de croire que tous les individus d’une même espèce se comportent de la même manière. Ceci explique aussi les différences constatées entre les différentes populations selon les endroits du monde. Ainsi on dit les requins du Zambèze plus agressifs que leurs cousins des Caraïbes, mais rien ne prouve cette assertion à ma connaissance.

En résumé, le requin bouledogue n’est certainement pas le plus agressif des requins. Il ne faut pas se méfier de cette espèce en soi, mais plutôt des circonstances dans lesquelles on peut la rencontrer. Le même individu pourra s’avérer extrêmement dangereux dans les eaux troubles et saturées d’odeur de l’embouchure d’un port comme celui de Mombassa et quasi inoffensif sur un récif en eaux claires quelques kms plus loin. Toujours à Walker’s Cay, Gary Adkinson en compagnie du Dr Fernicola mena une expérience en jetant des morceaux de poissons recouverts de plastiques alors que les requins bouledogues étaient en soi-disant situation de « frénésie » alimentaire. Il s’avéra qu’alors que l’eau était toujours cristalline, les requins n’avalèrent, ni ne mordirent le plastique, se contentant de vérifier la texture avec leur derme. Une fois de plus, l’eau était claire.

Il convient donc, quand la présence du bouledogue est probable, d’éviter les eaux troubles et saturées d’odeurs, les battements de pieds en surface et surtout de porter une combinaison de plongée sans contrastes de couleurs. A cet égard, le port de gants est préférable.

Le requin bouledogue est aujourd’hui probablement un des requins les plus menacés sur les côtes sud-africaines (cf. lien). Le danger que nous courons en sa présence est infime par rapport à celui qu’il court en la nôtre.

18:40 Publié dans Requinades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Animaux

13/04/2006

Et si Nicole était amoureuse ?



Dyer island, Cape province (Afrique du Sud), Juillet 2005,
Un grand requin blanc sud africain, probablement dédaigné par Nicole


Une femelle grand requin blanc, Nicole (ainsi nommée d’après l’actrice Nicole Kidman, grande amie des requins), marquée en Afrique du Sud dans la province du Cap, a été revue en Australie, pour ensuite réapparaître 99 jours plus tard en Afrique du Sud. Il s’agit de la plus longue migration jamais observée pour un requin (les précédentes à ma connaissance concernait des requins bleus marqués dans le New Jersey et vers Nantucket et retrouvés respectivement dans le Golf de Biscaye et sur la côte du Natal au Brésil). Nicole a parcouru 20 000 kms.

Nul ne sait exactement pourquoi elle a accompli une telle migration. Pour de la nourriture ? C’est peu probable car on trouve a peu près les mêmes sources de nourriture en Afrique du Sud qu’en Australie (grands bancs de poissons pélagiques, colonies de phoques) ? Pour la reproduction ? Peu probable également, les grands blancs mâles sud africains sont aussi canons que les australiens et il n'y a que l'embarras du choix. Et puis de toute façon, Nicole, vue sa taille de 3m80, n’avait pas encore atteint la maturité sexuelle, puisqu’on pense qu’une femelle grand requin blanc n’atteint cette maturité que vers 4,50m.

Mais peut être que les grands requins blancs n’attendent pas la maturité sexuelle pour éprouver leurs premiers sentiments amoureux. N’avons nous pas éprouvé nous mêmes de tels sentiments dès notre plus tendre enfance. Et s’il y a plein de mâles en Afrique du sud, peut-être n’ont ils pas le charme d’un certain requin australien qu’elle a peut être rencontré un jour sur les côtes sud africaines ? Le fait qu’il y ait plein de femmes autour de nous ne nous a jamais empêchés d’en aimer une et une seule habitant à l’autre bout du monde. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour Nicole ?

07/04/2006

Machines à tuer


Roussette ou chien de mer, the Manacles, Cornwall (Royaume Uni), Juin 2004.
C'est sur un spécimen de cet espèce que des scientifiques de l'université de Boston ont posé des implants neuronaux.

Des scientifiques, financés par l’armée américaine, ont créé des implants neuronaux permettant de manipuler à distance les signaux reçus par le cerveau d’un requin et ce, afin de contrôler les mouvements de l’animal et peut être de décoder ce qu’il ressent.

Le Pentagone voudrait tirer avantage des capacités que possède le requin de se déplacer quasi-silencieusement dans l’eau, de capter les signaux électriques et de repérer des sources odorantes à très grande distance. En télécommandant les mouvements de l’animal, il souhaite transformer ce dernier en espion furtif, capable de suivre des vaisseaux sans être repéré.

Au même titre qu'on ne devrait pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes, on ne devrait jamais laisser les militaires jouer avec les découvertes scientifiques.
Il faut savoir que ce même projet a été approuvé par une commission Ethique en se fondant sur le fait que ces recherches pourraient nous renseigner sur les comportements des requins, que nous connaissons encore si mal, et qu’elles pourraient également stimuler les recherches en matière de lutte contre les effets de la paralysie.

Alors que le grand public commence à peine à comprendre que le requin n’est peut être ni une machine, ni un tueur, des Frankenstein en treillis s’acharnent à prouver l’inverse. La Nature n’est même plus domptée, elle est manipulée. Comme nous. Qui nous dit que ces requins ne transporteront pas des charges explosives? Qui nous dit que ces implants neuronaux seront demain réservés aux seuls paralytiques ? Qui aura les télécommandes ?

On n’arrête pas le progrès, certes, mais, de temps en temps, ne pourrait-on arrêter le Pentagone ?

17:00 Publié dans Requinades | Lien permanent | Commentaires (0)

21/03/2006

La mémoire du présent

Quel souvenir peut-on avoir de ce qui est en train de se passer? Quand le ceci pénètre le cela, les contours entre ce qui est et ce qui a été deviennent un peu flous, certes, mais ça dépend, ça dépend de ce que l’on perçoit. Les requins ont deux sens dont nous sommes dépourvus : leurs lignes latérales, comme celles des poissons qu’ils ne sont pas, leur permettent de voir derrière leur dos et le nôtre, tandis que leurs ampoules de Lorenzini éclairent des dimensions électriques qui nous échappent. Leur mode de fonctionnement nous est étranger. Ils ont la tête remplie de ce qui ne fait que passer et qui leur prend les trois quarts de l’Espace. Ils ont l’art de saisir le fugitif et de ne pas s’y attarder. Leur intelligence est autre.

Ils ont sans cesse des idées derrière la tête.

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14/02/2006

Qu'est-ce qu'une requinade?

Alors qu’on a consacré des milliards de dollars à ne rien découvrir, ou si peu, dans l’Espace d’au-dessus, Eldorado virtuel sur lequel nous fondions les plus grands espoirs ; il semblerait que cet autre monde, situé sous les vagues, ait en fait beaucoup plus de choses à nous apprendre. Cette section échafaudera des ébauches de théories possibles se fondant sur des extrapolations ayant pour points de départ les dernières informations recueillies sur les requins, habitants privilégiés de cet espace bleu, mais pas complètement vide. Nous appellerons cela des « Requinades ».

14:43 Publié dans Requinades | Lien permanent | Commentaires (0)