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20/12/2011

Protection des requins : une lueur d’espoir en 2011

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Je me souviens avoir écrit un post, comme cela en fin d’année, il y a trois ou quatre ans intitulé « This is the end », assez pessimiste et résigné. Je ne voyais à l’époque encore aucun espoir de sauver les requins. La protection s’organisait assez peu intelligemment et on ne s’attaquait alors pas vraiment au problème de la consommation d’ailerons.

Il semblerait que l’année 2011 marque un véritable changement à ce niveau-là. En 2011 plusieurs municipalités et provinces, en Amérique du Nord notamment on interdit le commerce et l’importation des ailerons de requins. San Francisco, la Californie, Toronto, le Mexique. Ca commence. De nombreuses campagnes ont été menées à Taiwan, Hong Kong et en Chine pour sensibiliser les consommateurs. Des initiatives ont été prises pour inciter les jeunes mariés à se passer de la fameuse soupe traditionnelle lors leur mariage.

On dit que le commerce des ailerons de requins aurait baissé de 15% cette année sur le marché asiatique. Tout espoir n’est donc peut être pas perdu.

Bonne fin d’année à vous tous. En ce qui me concerne 2011 fut une année « requinless » et je n’aime pas beaucoup ça. Je me rattraperai en 2012. L’occasion d’aller collecter quelques informations pour de futurs articles.

24/11/2011

Quand un requin « attaque » un pêcheur sous-marin

Il y a quelques jours, trop d’ailleurs car j’aurais voulu poster cet article plus tôt, l’un de vous (Ben pour ne pas le nommer), m’a fait parvenir un lien concernant une nouvelle «attaque» de requin à la Réunion. Décidément. Rien à voir avec les précédentes. Géographiquement d’abord, puisqu’elle ne s’est pas produite du tout au même endroit de l’Île que les autres, ensuite parce qu’elle impliquait cette fois un pêcheur sous-marin.

Mais qu’appelle t-on une attaque exactement ? Il semble en effet qu’il s’agisse d’un mot fourre-tout dans lequel on mélange des choses fort différentes. On lui préfère d’ailleurs aujourd’hui bien souvent les termes d’accidents ou même d’incidents.

Une attaque, d’après le Shark Attack Files, est une rencontre avec un requin qui conduit à ce qui est perçu comme une agression (je dis bien « perçu » car bien des morsures sont en fait des morsures d’inspection du point de vue du requin) que le requin morde ou donne un coup. Un requin mordant un pêcheur décrochant un hameçon pris dans ses mâchoires constitue donc une attaque, mais une attaque provoquée.

Car on distingue deux sortes d’attaques : provoquées et non provoquées. C’est là que les choses se compliquent. En fait, seules les secondes correspondent vraiment à l’idée que se fait le grand public d’une attaque : un requin qui attaque sans raison apparente un baigneur. Là où les choses se compliquent, c’est qu’à partir du moment où l’homme n’est pas au menu, il est bien souvent difficile de parler d’attaques non provoquées, dans la mesure où chaque attaque possède toujours une ou plusieurs causes. Démystifier les attaques, choses à laquelle s’attèle souvent ce blog, c’est trouver ces causes.

Je ne reviendrai pas sur le fait que l’homme ne figure pas au menu des requins. Cela me semble évident si l’on rapporte une population de requins au nombre d’attaques qu’elle occasionne. Ainsi, au Cap, en Afrique du Sud, on compte en 2011 trois attaques mortelles occasionnées par des grands blancs pour une population d’environ 1000 individus. C’est très peu et si l’homme est au menu, il doit y jouer le même rôle qu’en cuisine une épice très rarement utilisée.

Provoquées ou non, c’est un peu comme pour les homicides, volontaires ou involontaires. La limite est parfois trouble, comme l’eau, comme l’intérieur d’une conscience qui nous est étrangère.

Quoiqu’il en soit, je pense que l’on devrait classer comme « attaque provoquée » l’attaque d’un requin sur un pêcheur sous-marin. Certes le pêcheur n’agresse pas directement le requin la plupart du temps, mais quoiqu’il en soit il chasse et il est normal qu’il ait à faire avec le maître des lieux, celui qui est au sommet de la chaîne alimentaire et avec lequel il entre directement en compétition même s’il ne le perçoit pas forcément lui-même.

L’attaque d’un pêcheur sous-marin est un combat entre prédateurs du point de vue du requin. Que le plongeur se soumette en abandonnant sa proie au requin et le requin le laissera le plus souvent tranquille. Quand Protea Banks en Afrique du Sud fut au début (vers 1993) un site fréquenté par les seuls pêcheurs sous-marins, ceux-ci se donnaient pour règle d’abandonner aux requins tous les poissons qu’ils n’avaient pas tués nets. Les autres attirant invariablement les requins en se débattant. Aucun accident ne fut alors à déplorer à ma connaissance, même si les requins s’avéraient parfois extrêmement inquisiteurs, puisque tout plongeur était alors pour eux un pêcheur en puissance.

Prélever une proie devant un requin, c’est à mon sens le provoquer et plus le requin concerné sera dominant, moins la provocation sera ignorée. 

28/10/2011

Meilleures plongées avec des requins : N°7, Raggie Cave, Aliwal Shoal, South Africa

Raggie Cave à Aliwal Shoal est sans doute l’endroit du monde (avec le site homonyme de Protea Banks, 70 kms plus au sud, au large de Margate et Shelly Beach) où l’on peut voir le plus de requins taureaux en une seule plongée.

On peut également observer des variantes de cette espèce en Caroline du Nord, en Australie et même au Liban, ai-je entendu dire, mais dans des quantités bien moindre. Le surnom de Raggie vient de Ragged Toothed Shark qui est le nom que les sud africains donnent au requin taureau. En Australie, on l’appelle Grey Nurse Shark et aux Etats Unis Sandtiger shark, mais il s’agit, à chaque fois, à peu près du même requin à la très sale gueule de voyou des mers. Il ne faut jamais se fier à la tête des requins.

Du fait de son faciès peu engageant, ce requin a particulièrement été massacré durant les années 60-70, en Australie notamment, où l’importante population locale fut en partie décimée par les plongeurs amateurs qui découvraient les têtes de harpon explosives.  Il s’agissait pour eux d’un trophée facile qui devait permettre d’en accrocher d’autres (plus féminins), une fois à terre. Les dragueurs à la noix surfent toujours sur des malentendus. Ce requin, dont l’apparence peu engageante ne fait que cacher un caractère assez pacifique, constituait une proie de choix pour ces pêcheurs sous marin voulant faire sensation à leur retour au rivage.

Le résultat est qu’aujourd’hui la population australienne est décimée et peine à récupérer.

On trouve deux principaux endroits de congrégation des requins taureaux à Aliwal Shoal : Raggie Cave et Cathedral. Cathedral est, comme son nom l’indique un peu, une cave qui semble posséder une voûte mais qui possède vraiment une entrée. Raggie cave n’est pas vraiment une cave, juste une succession de perforations larges dans le récif. Un couloir.

Quand nous montâmes dans le zodiac par ce joli matin de Novembre 2001 sud-africain, tout craignait du point de vue du sens commun, la pluie et les vagues, notamment. La compagnie n’était pas terrible, non plus (4 amerloques dogmatiquement obsédés de sécurité et ouverts comme des huîtres).

Après avoir poussé le volumineux zodiac à l’eau, après que, ne voulant pas démarrer, il nous ait bien imprégnés de vapeurs de kérosène matinales, les américains  vomirent à peu près tous pendant les 5 kms qui devaient nous conduire au site de plongée. Les poissons volants que nous croisâmes et qui, comme le souligne Audiard, ne constituent pas la majeure partie de l’espèce, n’en revenaient pas.

Nous aperçûmes également deux ou trois dauphins sur le chemin et, à une centaine de mètres, une baleine à bosse. En Novembre, les baleines redescendent du Nord. Peu importe.

Un rayon de soleil se pointa et nous stopâmes. Quelques secondes de calme sur l’océan indien que n’interrompit qu’une forme noire, ondulée comme une nappe, sautant hors de l’eau. Il s’agissait en fait d’une raie aigle.

L’américaine demanda au skipper « C’était quoi ? Un morceau de plastique ? »

Le skipper sud africain lui répondit que bien sûr, il y a avait des gros morceaux de plastique qui flottaient au dessus de l’eau partout en Afrique. Tout doux.

Nous n’êumes pas le temps de creuser le sujet car un espadon bondit hors de l’eau, la queue en godille sur 1m ou 2 avant de replonger. Il était petit. Pas plus d’1m50, plutôt moins. L’américaine ne le confondit pas avec marteau-piqueur.

La seconde après, de l’autre côté du zodiac un plongeur pointa à son doigt vers la surface. « Là, un requin ! » Je mis quelques secondes à localiser le sujet de cette agitation. A une vingtaine de mètre, un aileron dépassait de la surface dans le plus pur style hollywoodien. Il s’agissait d’un aileron de requin marteau hallicorne qui s’approcha de nous avant de repartir sous l’eau.

Il était grand temps de plonger à notre tour. Après toutes ces distractions, le zodiac redémarra pour se positionner à la verticale du point de plongée et nous plongeâmes en flottabilité négative. Regroupement à 3m et nous continuâmes jusqu’en bas, jusqu’à 18m.

L’eau était bleue verte, remplie de particules flottantes, mais finalement assez claire. Une houle décidait du rythme de nos mouvements. Très vite, une fois en bas, on réalisait vite qu’on était sur le chemin d’une requin taureau, venu de nulle part, et qu’il fallait laisser passer. Les requins semblaient se laisser promener par la houle et se contentaient d’un léger battement de queue au bon moment pour aller dans le sens qu’ils souhaitaient. Ils avaient l’air léthargiques. Il paraît que les requins taureaux récupèrent durant le jour des accouplements nocturne pendant cette période à Aliwal. Ils montent en hiver vers Sodwana, Cape Vidal et le Mozambique, pour redescendre vers le cap avec une escale à Aliwal au retour. On y voit fréquemment de grandes femelles (3 ou 4m pour les plus grandes) le derrière de la dorsale lacéré par l’accouplement.

Le couloir de Raggie Cave est fait de sable. Les requins taureaux aiment le survoler. C’est aussi là qu’on peut trouver les dents qu’ils perdent souvent lors de leurs accouplements. Le truc alors, c’était de laisser filer son air et de se poster à plat ventre en attendant qu’un raggie passe juste au dessus de vous. C’est ainsi qu’on obtient les meilleurs angles de caméra. Ce jour-là, j’en vis tourner autour de moi plus d’une quinzaine. L'un chassait l'autre, l'autre découvrait l'un. Ils se déplaçaient comme une farandole de fantômes hypnotisés. La bouche entrouverte en permanence, ils filtraient l'eau en l'absence de toute langue.

Je remontais au bout de quarante cinq minutes passées face à face avec ces requins aux dents qui leur sortent de la bouche. J'étais émerveillé. Pourtant cette congrégation n'avait rien d'exceptionnel. Il est arrivé qu'on voit une centaine de requins taureaux en une plongée à Aliwal.
Je les avais surpris durant leur sieste. J’avais remarqué cette particularité qu’ils ont de prendre l’air à la surface pour se donner une flottabilité neutre et errer somnolant au dessus du récif. J'étais content. Arrivé à la surface, des requins plein les yeux, je retrouvais la jeune américaine du début.

Nous nous hissâmes sur le zodiac, elle enleva son masque et me demanda immédiatement : « Did ya see that turdle ?? », mais je ne l'entendis pas.

26/10/2011

En rond

La semaine dernière, une troisième attaque de grand requin blanc en quelques mois a eu lieu en Australie de l'Ouest . En Australie, pays qui fut après l'Afrique du Sud un des premiers à protéger le grand requin blanc, on propose aujourd'hui (la région de Perth étant moins familière de cette espèce que la Nouvelle Galles du Sud), là encore, de prélever quelques spécimens, au pif, pour satisfaire les électeurs, tout en sachant bien que cela ne sert à rien, mais pour montrer qu'on se bouge.

Une conclusion s'impose. Que ce soit pour les pays a priori en avance dans la connaissance des requins (Australie) ou en retard (France (Réunion) et Seychelles), le naturel chevauche toujours la même Harley Davidson quand il revient au galop.

Il semblerait que nous ayons protégé à l'échelle mondiale le requin blanc sans que nous n'en acceptions  les conséquences. Comme pour le loup. La vérité est que nous voulons éradiquer ces animaux sauvages pour étendre nos prés verts d'ennui. Nous n'acceptons pas leur mode de vie qui se heurte au nôtre. La pratique sécurisée du kite surf est plus importante qu'une espèce toute entière.

Alors même que les effectifs du grand blanc n'augmentent pas en Australie (et diminuent probablement), l'homme fait confiance à ce bon sens, qui se trompe la plupart du temps, pour croire les sportifs aquatiques toujours plus nombreux à le repérer, parce qu'ils sont tout simplement plus nombreux dans l'eau.

Protéger le requin blanc, ce devrait être accepter qu'il y ait des attaques. Sinon, nous continuerons à tourner en rond.

19/10/2011

Pisciculture

Un ami m'a fait parvenir cette bien jolie série de requins spriripicturaux

 

Capture d’écran 2011-10-19 à 11.45.33.png

 

 

 

 

 

Pour voir le reste, suivre ce lien : http://spokeart.viewbook.com/album/sinkorswim#22

14/10/2011

Un requin "attaque" un kayak à la Réunion

Une cinquième attaque a eu lieu à la Réunion. Mon dernier post avait un peu de retard sur l’actualité. Elle s’est produite le 5 Octobre et a cette fois impliqué un kayakiste. Le requin s'en est pris au kayak sans dommage pour son occupant. Elle s’est produite à peu près là où avait eu lieu la dernière, aux environs du 20 Septembre au cap de la Houssaye, mais aussi et surtout là où un requin bouledogue avait été pêché suite à l’arrêté préfectoral dont je vous parlais dans mon précédent post.

Pas étonnant qu’il y ait des requins dans le coin, vu qu’on a dû appâter en continu pendant trois jours, moins d’une semaine avant. Il aurait été sage de ne pas faire de kayak à cet endroit pendant quelques jours. Je suppose d’ailleurs que c’est la recommandation qu’avaient dû faire les autorités.  Le problème, c’est qu’une fois de plus la réaction primaire va être « plus d’extermination », alors même que c’est probablement le fait de pêcher à cet endroit qui a attiré encore plus de requins. Le poisson se mord la queue, oserais-je dire.

Une remarque : le kayak n’était pas si répandu il y a encore quelques années, le kite surf n’existait pas. Deux pratiques nautiques qui font s’éloigner du bord, par delà les tombants, bien au delà de la où vont les surfeurs. C’est automatique, les rencontres sont plus fréquentes. Alors même qu'il y a sans doute moins de requins.

J’ai entendu dire que les autorités avaient ou allaient entreprendre un balisage des requins de la zone. Apparemment, l’idée serait de suivre leurs déplacements (grâce à des bornes placés sous l’eau) et de savoir ainsi à quel moment fermer les plages. Le balisage est certes intéressant pour étudier les déplacements, je doute qu’un système d’alerte puisse être mis en place (en dehors du fait qu'il faudrait équiper tous les requins et renouveler ces équipements), pour la bonne et simple raison que ce serait sans doute l’alerte permanente. Je vous renvoie à un précédent post et à l’opération de marquage des requins bouledogues à Sydney qui révélait que le jour de la fête nationale, sept bouledogues s’étaient promenés, à proximité des baigneurs à certains moments, sans qu’aucun ne soit même aperçu. Toujours se rappeler qu’on a été vu par bien plus de requins que l’on a vus.

La vraie question est en fait la suivante : pourquoi attaquent-ils à certains moments, alors que tout le reste du temps ils ne le font pas ?

 

 

10/10/2011

10 requins tigres et bouledogues pêchés sur arrêté préfectoral à la Réunion

Il y a de cela quelques jours, l’un de vous (et je l’en remercie vivement) m’a fait parvenir un arrêté préfectoral émanant de la Réunion et autorisant une « opération ciblée de prélèvement de requins ». En gros, la préfecture avertissait qu’elle avait décidé la prise de 10 requins tigres et bouledogue et ce afin de réguler une population de requins "côtiers sédentaires et dangereux" (suite aux quatre attaques mortelles recensées en 2011). Cette régulation par l'homme prête à sourire tant les spécialistes de ces espèces s’accordent à dire combien leurs effectifs ont reculé ces 20 dernières années, en particulier le requin bouledogue, ou requin du Zambèze.

Dans sa très grande rigueur, la préfecture ne donnait pas la répartition des prises entre les espèces. On se demande bien, de toutes façons, comment on en est arrivé à ce nombre de 10, puisque le rapport précise qu’on ne connaît pas la taille des populations de ces deux espèces.  Qui plus est le requin tigre n’est pas sédentaire, même s’il repasse souvent par les mêmes endroits. Quant au requin bouledogue, certes il est un peu plus casanier, mais on le voit quand même souvent faire des migrations de plus de 300 km entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. C'est dire la précision du ciblage.

Dernière petit détail : ces prises, était-il précisé, pourraient être faites à l’aide de palangres (ces longues lignes bourrées d’hameçons), technique de pêche qui comme chacun le sait permet une pêche extrêmement sélective.

Cette décision paraît totalement stupide (ne régulant rien du tout), et probablement motivée par de seules raisons électoralistes. Ne pourrait-on plutôt s’inspirer des autorités australiennes qui ont marqué les populations de requins bouledogues dans le port de Sydney. Connaître les déplacements de ces requins réunionnais, pour comprendre ces attaques et leurs circonstances, serait sans doute bien plus intéressant que de les pêcher 

Probablement s’apercevrait-on alors que ces populations n’augmentent pas, qu’elles décroissent au contraire, et que la cause est à chercher du côté d’une autre population, celle des surfeurs, qui passent de longues heures dans l’eau à des endroits fréquentés par les requins, et qui elle n’a cessé d’augmenter depuis l’apparition du surf à la Réunion dans les années 1970-80.

1 attaque mortelle en moyenne chaque année, quatre cette année. Nous restons sur des chiffres très bas comparés à d’autres dangers.

Il faut que les surfeurs acceptent ce risque, comme on accepte le risque de chute dans certains sports extrêmes, fût-elle mortelle, qu’ils oublient qu’il s’agit d’un animal et en particulier du requin avec tout ce que cela excite comme imaginaire. 

06/09/2011

Le commerce mondial des ailerons de requins en data visualisation

 

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Si comme moi vous trouver cela un peu difficile à lire, voici le lien :

http://tinyurl.com/44588tp

Merci à David 

01/09/2011

Les requins bouledogues ne sont pas des tueurs aveugles

Le 14 juillet australien dernier, Australia Day, le 26 Janvier, des scientifiques australiens travaillant pour le Dr Smoothey ont monitoré une population de requins bouledogues qu’ils marquent en les équipant de transmetteurs depuis 2009 ( à la suite de l’attaque qui avait eu lieu de nuit dans le port de Sydney). Ils ont publié, il y a quelques jours, la carte de leurs déplacements. Les résultats sont édifiants.

 

Deux populations ont été marquées depuis 2009. D’abord dans la baie de Sydney qui devient ensuite bras de mer et s’enfonce dans un delta, puis, depuis octobre 2010 un peu plus au nord dans un écosystème qui semble proche pour celui qui regarde une carte, mais qui ne l’est sans doute pas tant que ça, vus les premiers résultats de l’étude : Clarence river. En effet sur le premier site, où environ une trentaine de requins ont été marqués (je ne suis pas sûr du chiffre exact), on ne trouve que des mâles. Sur le second site en revanche, rien que des femelles et de jeunes spécimens (25 individus marqués), ce qui est assez logique.

 

Les informations collectées lors de l’Australia Day ne concernaient donc que des mâles (mais le marquage de Clarence n’a commencé qu’en Octobre) dont la taille oscillait entre 2m20 et 2m80 environ.

 

Il s’avère que ce jour-là, au coeur de l’été austral, alors que les plages de Sydney étaient bondées, 7 requins bouledogues se sont baladés, parfois à proximité des baigneurs, sans qu’aucun incident ne survienne et surtout, c’est peut être la le plus étonnant, sans qu’aucun d’eux ne soit remarqué.

 

Cette observation m’a rappelé deux témoignages qui abondent dans le même sens. Il y a quelques années, sur la toile, je suis tombé sur un témoignage d’un plongeur américain qui disait qu’une population de quelques requins bouledogues traînait en quasi-permanence au bord d’un tombant qui créait une vague que les surfeurs affectionnaient tout particulièrement. Là encore, jamais le moindre accident. L’autre témoignage me vient du Mozambique, de Ponta Do Ouro, dont je vous ai souvent parlé. Un chauffeur de pick up m’avait confié, sans que je l’ai observé moi-même, que les enfants surfaient très souvent en compagnie de requins bouledogues et qu’ils s’amusaient même parfois à les taquiner. Si c’était mes enfants, je pense que j’aurais tout de même une petite conversation avec eux.

 

Tout ceci amène une première conclusion. Ce qui est exceptionnel, dans les zones qui constituent son habitat, ce n’est pas la présence du requin bouledogue, c’est le fait qu’il attaque (très très rarement) l’homme, alors même que leurs habitats se chevauchent plus que pour aucun autre requin.

 

Je ne reviendrai pas sur les conditions dans lesquelles un requin bouledogue peut être amené à parfois attaquer l’homme (cf. dans ce blog l’article « Dans quelles conditions le requin bouledogue risque t-il d’attaquer ? »). Ce que je veux dire ici et c’est ma deuxième conclusion, c’est que l’homme n’est en aucun cas une proie pour ce requin et que la coexistence de ces deux grands prédateurs que sont l’homme et le requin bouledogue est le plus souvent harmonieuse.

 

Je ne voudrais pas vivre dans un monde où il n’y aurait plus de requins bouledogues.

27/08/2011

Un jour sans fin

 

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Ca y est. je vous l'avais dit. Ce sont Les Dents de la Mer qui n'arrêtent pas de recommencer. Les deux requins tigres que vous voyez sur la photo viennent d'être capturés de l'autre côté de l'île par les pêcheurs seychellois. 

On nous précise que rien ne prouve qu'il s'agisse des requins responsables des attaques, mais que des tests ADN sont en cours. Sage précision.

On a donc massacré deux magnifiques spécimens de requins tigres pour rien. D'abord parce qu'il y a peu de chances qu'un de ces requins soit le bon (10 jours après la seconde attaque, 25 après la première, à un autre endroit!!!).  Ensuite parce que s'il y en a deux, il pourrait y en avoir d'autres. Et enfin parce qu'un requin, quand bien même il attaquerait une fois l'homme n'en deviendrait pas pour autant mangeur d'homme. Ca ne s'est jamais vu. C'est un mythe. En vrai, un requin tigre mange n'importe quoi, du gigot d'agneau à la plaque d'immatriculation, c'est même sa marque de fabrique.

Tout ceci est stupide et barbare. 

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25/08/2011

Deux espèces de requins impliquées dans les attaques aux Seychelles

Contrairement à ce que j'écrivais il y a 4 jours, on n'a pas pu établir avec certitude que l'espèce responsable de la seconde attaque de requin aux Seychelles était bien le grand requin blanc. Les restes de dents retrouvés ne sont pas suffisants. Néanmoins on sait qu'il s'agit à coup sûr d'un requin blanc ou d'un requin tigre. 

En revanche, conformément à ce que je pressentais, il s'agit non seulement de deux requins différents, mais aussi de deux espèces différentes qui seraient responsables des attaques. On se dirige en effet pour la première attaque vers un suspect qui a pour nom le requin bouledogue ou requin du zambèze. 

Sur un site officiel Seychellois (que je n'arrive pas à retrouver, je vous transmettrais le lien si je retombe dessus), l'auteur rappelle qu'il avait aperçu des pêcheurs il y a peu de temps qui avaient capturé un requin tigre, si gros qu'ils avaient dû le sectionner en trois pour le transporter sur leur bateau (pas évident), et trois requins bouledogues que le tigre avait attaqués quand ils les avaient pêchés. On se demande bien d'ailleurs pourquoi ils les pêchaient (en tous cas, ça n'a manifestement pas empêché les attaques suivantes). L'auteur s'était réjoui que ces animaux n'aient pas totalement disparu de l'île (la population de requins ayant sérieusement déclinée au cours des dernières décennies notamment avec l'installation d'une pêcherie qui les ciblait), tout en se réjouissant que ce requin tigre en particulier ne s'aventurât pas près des côtes (!). 

Chose que je ne savais pas, les requins bouledogues sont présents à Mahé, mais rarement si près du bord (20m). Je n'ai même pas entendu dire que les touristes les croisaient en plongée. Il faudrait savoir pourquoi ces derniers, et d'autres requins, s'approchent désormais un peu plus souvent. Quoiqu'il en soit, vu le pédigrée des experts dépêchés sur place, tout porte à croire que la solution préconisée sera la pose de filets qui ne protègeront en rien les baigneurs (les filets ne barrent pas l'accès à la plage. cf article sur la suppression des filets anti requins dans ce blog), mais décimeront lentement mais sûrement le peu de requins qu'il reste dans le coin.

Il serait temps que l'homme accepte le risque qu'il court en pénétrant dans un espace qui n'est pas uniquement réservé à ses baignades ou qu'il y renonce.

Dernière petite information. Je me suis laissé dire que des pêcheurs cherchant à capturer le requin responsable de la première attaque avait appâté en amont de la plage ou celle-ci s'était produite. La seconde attaque a eu lieu au même endroit.

21/08/2011

Quels sont les requins responsables des attaques aux Seychelles?

En quinze jours deux personnes ont été attaqués et tués par des requins à Praslin aux Seychelles. Jeremy Cliff du Natal Sharks Board a conclu avec une certitude de 100% qu’il s’agissait pour la seconde attaque d’un requin blanc.  Les marques de dents portent sa signature et on a même retrouvé les restes disloqués d’une dent dans le corps du malheureux baigneur.

Le débat, ces jours derniers, voyait s’affronter les partisans du requin bouledogue et ceux du requin tigre. Le grand blanc a mis tout le monde d’accord et apparemment rassuré certains qu’il ne s’agissait que d’un requin de passage (c’est bien connu, le Mal est toujours extérieur), même si d’autres sont persuadés que ce requin attaque lors des marées qui suivent la pleine lune (lune de miel pour la victime, pleine lune pour le requin, tout se recoupe) et qu’il devrait faire une nouvelle apparition meurtrière le 29 août ( !!!!). Les Quint locaux se préparent pour ce rendez vous durant lequel ils n’attraperont évidemment pas le coupable, mais qui sera sans doute l’occasion de massacrer quelques spécimens d’autres espèces totalement innocentes qui passeront par là. C'est bien connu, quand un larcin est commis à Sarcelles par un individu de type asiatique, on a toutes les chances de trouver le coupable en arrêtant un japonais place de l'Etoile.

Il est désolant de constater, une fois de plus, que 25 ans après les dents de la mer, nous n’avons guère évolué. Tout d’abord pourquoi s’agirait-il d’un seul requin ou même d’un seule espèce ? Les attaques dans le New Jersey en 1916 qui ont inspiré les dents de la mer étaient elles-mêmes sans doute le fait d’au moins deux espèces (le grand blanc et le requin bouledogue). Pourquoi n’aurions-nous ici affaire qu’au seul grand requin blanc ? On a déjà vu dans cette partie de l’océan indien, des requins blancs et des requins tigres s’inviter à la même table pour dépecer une carcasse de baleine.

Je pencherais personnellement, même si le jeu des devinettes est ridicule, pour une combinaison de tigre et de blanc. Le requin bouledogue (ou requin du zambèze dans cette région) est une espèce relativement territorial (ou plutôt qui possède un territoire beaucoup plus petit). Sa présence dans ce cas aurait une signification beaucoup plus profonde que celle du blanc ou du tigre, requins maraudeurs qui avalent des milliers de kilomètres et qui n’hésitent pas à dévier de leur itinéraire habituel et faire un petit crochet pour un bon repas.

S’il s’agit du tigre et du blanc, ils ne devraient pas rester longtemps sur place. Pour les tigres, il me semble que c’est environ quinze jours, pour les blancs une semaine. Je me base sur les observations faites par les opérateurs en Afrique du sud avec les grands blancs de Dyer Island ou les tigres d’Aliwal Shoal. Les mêmes individus reviennent au cours de l’année, mais à chaque fois font des séjours sur place de ces durées respectives, si je me souviens bien. Dans ce cas, si c’est l’opportunité qui les a amenés, il faut juste s’assurer que la source de nourriture est bien tarie, car sinon, ce qui pourrait se produire, c’est que d’autres requins soient attirés (ce qui a d’ailleurs dû déjà se produire, car j’ai du mal à croire que le même requin aient pu attaquer deux fois, même si c’est techniquement possible). En attendant, j’éviterais personnellement de me baigner à cet endroit avant que l’affaire ne soit tirée au clair et qu’au moins 2 à 3 semaines soient passées. Ou plutôt non, j'irais vite voir avec une bouteille sur le dos.

24/06/2011

Encore un peu plus sur la population mondiale de requins blancs (auto satisfecit)

L'université de Stanford vient de publier un article sur la population mondiale de requins blancs. Ils seraient moins nombreux que les tigres, soit moins de 3500 individus, ce qui est à peu près le chiffre un tant soit peu pifométrique que je vous communiquais il y a quelques temps.

http://www.telegraph.co.uk/earth/wildlife/7268636/Great-white-sharks-more-endangered-than-tigers.html

03/06/2011

Les requins préfèrent AC/DC

Un opérateur australien prétend attirer les requins en diffusant sous l’eau des chansons d'AC/DC, groupe de hard rock, australien bien sûr.

Parmi de nombreux groupes de musique testés, c’est à AC/DC que les requins répondent le mieux semble t-il, allant jusqu’à se frotter à la cage d’où le son est émis. Pas sûr que cet opérateur ait tenté l’expérience avec un concerto pour piano de Rachmaninov.

Sont-ils attirés par les riffs de « If you want blood » ? Je ne le pense pas. Les requins sont-ils attirés par AC/DC parce que le nom de ce groupe fait référence à l'électricité. Non plus. Il s’agit plus probablement des basses fréquences, apparemment plus présentes chez ce groupe que ceux auxquels il a été comparé, qui intéressent les squales. A mon avis d’ailleurs, la techno marcherait encore mieux. Pas sûr non plus que notre ami australien en écoute.

Déjà en Afrique du Sud, Trevor Krull utilisait à Protea Banks ce qu’il appelait un Shark Whisperer (pas besoin de paroles, ni de mélodie). Un engin émettant de basses fréquences lui servait à attirer les requins du zambèze (requins bouledogues). Les opérateurs qui à la pointe du cap de Bonne espérance attirent requins mako et requins bleus utilisent eux aussi des appareils sonores. Ce système présente l’avantage de ne pas appâter. Y a-t-il un phénomène d’accoutumance qui ferait que les animaux réagiraient moins au bout d’un certain temps ? Je n’en sais rien, mais je ne le crois pas.  Je n’ai encore jamais fait cette plongée à la pointe pour voir les requins bleus électriques, mais je n’y manquerais pas la prochaine fois. Dans quelques mois peut être. Je vous tiendrais au courant. 

31/03/2011

Un tout petit peu plus sur le nombre de grands blancs

Depuis mon dernier article quelques mails instructifs me sont parvenus. Merci. Je vous avais prévenu, tout cela n'était pas très scientifique, mais mieux que rien. J'ai appris depuis 2 choses importantes. Une étude conduite à la fin des années 80 début 90, avait conclu à une population d'environ 1200 individus en Afrique du Sud (mais celle-ci a dû bien décliner depuis). Une autre en Australie identifiait 250 individus. Ce qui est bien moins que ce que je pensais. Là dessus, j'ai bien dû oublier des populations inconnues, ce qui m'étonnerait un peu car le blanc est un requin qui aime passer par les côtes.

Dans tous les cas, je pense que la population totale doit se situer entre 3000 et 7000 individus (mon intuition penchant pour la fourchette basse), ce qui vous le reconnaîtrez est bien peu.